Le ministère des finances veut ainsi mettre fin à la polémique, liée notamment à la disparition du PDG de Casil Europe Mike Poon. Et rappelle au passage que l'Etat ne veut pas vendre les 10,01 % du capital qui lui restent.
Le ministère des Finances a assuré lundi que la vente de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à un consortium chinois était bien finalisée, après les affirmations d'opposants selon lesquelles la privatisation n'était toujours pas signée et pouvait donc être remise en cause.
"La transaction a eu lieu. On a reçu l'argent. Les fonds ont bien été versés", a déclaré à l'AFP une porte-parole de Bercy. Citant un article de Mediapart, le Collectif contre la privatisation a affirmé que la cession de 49,99% d'Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB, société de gestion de la plateforme) n'était toujours "pas signée" et que, en conséquence, elle pouvait être annulée à la suite de la disparition de Mike Poon, le PDG chinois d'une société clef du nouvel actionnariat.
Mike Poon est accusé de corruption dans son pays, selon la presse hongkongaise. Les autorités françaises ont à plusieurs reprises assuré que cette disparition n'avait aucun impact sur la privatisation partielle, les 49,99% d'ATB étant cédés à un consortium de sociétés chinoises et non à M. Poon en
son nom propre.
Opposante à la cession d'ATB, la députée PS du Tarn-et-Garonne et rapporteure générale du budget, Valérie Rabault a indiqué sur France 3 Midi-Pyrénées qu'elle avait écrit au ministre de l'Économie Emmanuel Macron, quand elle a appris que M. Poon avait disparu, afin de réclamer le contrat signé. "J'attends toujours", a ajouté la députée. La porte-parole de Bercy a assuré qu'une réponse sera apportée à Mme Rabault "très prochainement à son courrier du 24 juin".
Le ministère a par ailleurs réitéré son engagement à ne pas céder les 10,01% de l'aéroport que l'Etat détient encore, après la vente des 49,99%. "Le gouvernement n'a pas l'intention d'exercer cette option, comme le ministre l'avait dit à l'Assemblée nationale", a indiqué la porte-parole.
"Les assurances orales de M. Macron ne suffisent pas", a estimé Mme Rabault. Le contrat de vente aux Chinois donne la possibilité à l'Etat de vendre ses 10,01% restants dans 3 ans. L'Etat aura alors six mois pour exercer cette option. "Rien ne dit que dans trois ans et six mois, M. Macron sera toujours ministre. Cette clause ne peut pas reposer sur sa seule parole", a jugé Mme Rabault.
La députée, tout comme les acteurs publics locaux, veut que la gestion de l'aéroport reste majoritairement dans les mains du public, soit en faisant en sorte que l'Etat garde ses actuels 10,01%, soit en augmentant les 40,00% que les actionnaires publics locaux détiennent.