Après deux ans d'existence, nos confrères ont trouvé un public d'habitués mais l'équilibre financier est encore précaire. L'équipe ne manque cependant pas de projets.
"Carré d'info" a deux ans. Ce nom ne vous évoque rien ? Carré d'Info est ce que l'on appelle dans le jargon journalistique un "pure-player", un média qui n'existe que sur le web, comme Médiapart ou Rue 89 (dont Carré d'info est d'ailleurs partenaire) au niveau national. Son champ d'action : Toulouse et son agglomération."Toujours en sursis"
Faire vivre un pure-player en France est économiquement compliqué. Ça l'est encore plus au niveau local. Pourtant les journalistes-fondateurs de Carré d'Info souhaitent conserver leur modèle de départ : une presse avec des traitements originaux et... gratuite. Le lecteur est encouragé à souscrire un abonnement de soutien, mais les articles sont tous librement accessibles. "On est toujours en sursis, confie Xavier Lalu, l'un des fondateurs. Mais on ne sent pas le public toulousain prêt à payer pour de l'info locale".Un modèle économique fragile
La disparition récente de Dijonscope.com, après 5 ans d'existence, n'a pas étonné les journalistes de Carré d'info. Le site bourguignon avait tenté de passer en "payant" : les lecteurs ont fui ! Le modèle économique des pure-players régionaux ou locaux reste donc d'une grande fragilité : un peu de pub, des abonnements de soutien, et aucune aide : "les dossiers sont tellement lourds et longs à monter, pour des aides incertaines, que l'on préfère ne pas perdre de temps à cela", précise Xavier Lalu. Et pas mal de sacrifices ! "Le paradoxe, ajoute-t-il, c'est qu'on a un public mais pas de rentabilité économique !"Enthousiasme et projets
Mais l'équipe garde un grand enthousiasme à faire vivre chaque jour ce média en ligne. Et ne manque pas de projets : un accord doit être trouvé prochainement avec un quotidien national pour suivre les élections municipales à Toulouse. D'autres projets éditoriaux pourraient voir le jour rapidement.En "sursis", donc, mais bien vivant Carré d'Info ! Et ça ne peut que réjouir tous ceux (dont nous sommes) qui défendent le pluralisme de la presse.