L'économiste toulousain est sacré pour ses travaux sur "la puissance de marché et la régulation". Son nom circulait depuis plusieurs années pour recevoir ce prix prestigieux. Il a profité de l'occasion pour appeler à une réforme du marché de l'emploi en France.
L'économiste toulousain Jean Tirole s'est vu décerné ce lundi 13 octobre le prix Nobel d'économie. "C'est une grosse surprise, a-t-il déclaré, cela fait plaisir". Il est primé pour son "analyse de la puissance de marché et de la régulation", a annoncé le jury dans un communiqué.
Né en 1953 à Troyes, dans l'Aube, Jean Tirole est président de la Fondation Jean-Jacques Laffont-Toulouse School of economics (TSE). Il est également directeur scientifique de l’Institut d'Économie Industrielle (IDEI) à Toulouse et membre fondateur de l'Institute for Advanced Study in Toulouse (IAST). Il est professeur invité au MIT et membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis le 27 juin 2011. Depuis 1995, il est enfin directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Ses travaux porte sur l'économie industrielle, la régulation des industries de réseau et du système bancaire. Il est le théoricien de la méthodologie de la théorie des jeux et de la théorie de l’information. Il avait reçu en 2002 la médaille d'argent du CNRS puis la médaille d'or en 2007 (il fut le deuxième économiste dans ce cas après Maurice Allais).
EN VIDEO / interview de Jean Tirole (par Th. Sentous et O. Denoun) :
Fierté pour ses étudiants, pour ses collègues toulousains et pour le président de l'Université Toulouse 1 Capitole, Bruno Sire.
EN VIDEO / le reportage de Thierry Sentous et Olivier Denoun
"Depuis 30 ans, 40 ans, il y a du chômage et les jeunes, on leur propose des CDD dans leur très grande majorité parce que les entreprises ont trop peur de donner des CDI. Donc on a une situation complètement absurde qui est qu'à force de trop protéger les salariés, on ne les protège plus du tout", a-t-il ajouté dans l'amphithéâtre de l'Ecole d'économie de Toulouse, adossée au centre de recherches TSE.
"Ce n'est pas un hasard que toute l'Europe du Sud qui a exactement les mêmes institutions du marché du travail, s'est retrouvée avec beaucoup de chômage alors que l'Europe du Nord, la Scandinavie par exemple, qui a un système différent, se retrouve avec assez peu de chômage", a-t-il ajouté dans une salle bondée de journalistes et caméramen.
En 2003, l'économiste avait proposé une série de réformes en profondeur du marché de l'emploi en France, estimant notamment qu'il fallait créer un "contrat de travail unique" abolissant la distinction CDI/CDD..