Les 84 copropriétaires de la tour des Mazades, située à Toulouse (Haute-Garonne), ont appris que leurs charges mensuelles allaient doubler. Certains d'entre eux se retrouvent dans une situation inextricable, ne pouvant ni vendre ni assumer l'augmentation.
Un immeuble de 19 étages, de 50 mètres de haut. 50 mètres et 70 cm précisément qui font toute la différence pour les 84 propriétaires des logements de la tour des Mazades à Toulouse. Ces derniers ont récemment découvert que leurs charges annuelles de copropriétés allaient augmenter de manière vertigineuse, en passant de 250 000 à environ 500 000 euros car il dépasse les 50 mètres... de 70 cm.
Angie Reyès, nouvelle propriétaire depuis janvier d'un T2 de 64 m2 dans l'immeuble, a appris la nouvelle en assistant à sa première réunion de copropriétaires. Et se retrouve aujourd'hui dans une impasse. Elle devra prochainement s'acquitter de 450 euros de charges par mois au lieu de 180 euros.
"Quand j'aurais fini de payer mon crédit, j'aurais payé quasiment le même montant pour l'appartement que ce que j'aurais dépensé en charge".
Angie ne peut plus financer l'appartement qu'elle occupe seule avec son fils. Et même vendre n'est pas une solution.
Personne ne va acheter ou alors il faut que je vende à un prix bien inférieur à celui auquel j'ai acheté mon appartement. En plus d'être endettée, je serai obligée de sortir de mon appartement."
Angie Reyès, copropriétaire de la tour des Mazades
La jeune femme essaie par tous les moyens de trouver des solutions pour augmenter ses revenus. Et envisage même de prendre un second emploi.
"Il y a beaucoup d'angoisse, il y a beaucoup de stress par rapport à cette situation. J'essaie de prendre les choses calmement, de trouver les ressources, de voir comment je vais faire pour l'année prochaine. Mais c'est très compliqué", confie la mère de famille.
Nouvelle réglementation applicable
Une situation inextricable liée à l’application, par la préfecture, d’une réglementation sur la sécurité incendie, propre aux immeubles de grande hauteur. Une décision récente puisque l'immeuble bénéficiait jusqu'à présent d'une dérogation. Désormais, les copropriétaires doivent employer et donc rémunérer 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, un agent de sécurité qualifié (SSIAP2). Coût annuel : 230 000 euros. Le gestionnaire de l’immeuble avoue son impuissance :
"C'est une véritable situation de drames par rapport aux propriétaires qui ont investi, et consacré beaucoup de fonds de manière générale, puisque la tour a fait l'objet de rénovation. Et aujourd'hui, le fait de passer les charges d'un T3 de 200 euros par mois mensuel en général à 400 euros, c'est très difficilement tenable. Mais malheureusement, on n'a pas d'autres choix", regrette Guillaume Porcario, le président de la Sogem, syndicat qui gère la copropriété de l'immeuble depuis 2019.
Les premiers prélèvements avec le nouveau montant des charges interviendront en janvier prochain.