Les défenseurs de l’avortement en Espagne se mobilisent à Toulouse

Un millier de personnes ont défilé samedi après-midi à Toulouse pour dénoncer le projet de loi qui supprime quasiment l'avortement en Espagne

Société
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A Toulouse, ils étaient un millier. Comme dans une trentaine villes de France, de Grande-Bretagne, du Portugal ou d'Amérique du sud, ils ont défilé pour dire non au projet de loi du gouvernement Mariano Rajoy qui supprime le droit à l'IVG en Espagne en n'autorisant l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable. La malformation du foetus n'est plus reconnu comme une raison valable.

Adopté fin décembre par le gouvernement espagnol, ce texte supprime celui de 2010, voté sous l'ancien gouvernement socialiste qui autorisait l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère.

En Espagne, un "train de la liberté"

A l’initiative de l’association féministe espagnole Las Comadres, une centaine de femmes ont voyagé en train, depuis Gijon, dans les Asturies, pour manifester à Madrid aux abord du lieu où se tenait la Convention nationale du Parti populaire (PP, droite au pouvoir). 

"Le soutien hier à Valladolid (nord de l'Espagne) fut magnifique. Pour moi c'est une joie immense de voir que les gens ne sont pas prêts à rester chez eux à attendre qu'on leur retire leurs droits", a expliqué, à bord de ce « train de la liberté », Begoña Pinero, porte-parole de l'association Las Comadres. "Ce train de la liberté va à Madrid "pour dire au ministre conservateur Alberto Ruiz Gallardon que nous ne voulons pas qu'il touche à la loi" de 2010. "Nous, les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous voulons être mère", a martelé Begoña Pinero.
Aux cris de "avortement libre", des milliers de manifestants ont accueilli samedi à Madrid ce "train pour la liberté" transportant des militantes féministes en gilet violet, pour dénoncer le projet de loi gouvernemental. "Ce sont mes droits, c'est ma vie", proclamaient les pancartes émergeant de la foule rassemblée autour de la gare d'Atocha, à l'arrivée du train parti la veille de Gijon, avec à bord une centaine de militantes vêtues d'un gilet violet, la couleur symbole des manifestations féministes en Espagne.
Le groupe rejoindra des milliers d'autres personnes, venues d'Espagne et d'autres pays comme la France, qui ont prévu de manifester jusqu'aux abords du Parlement. Une délégation ira jusqu'au Congrès des députés pour remettre un manifeste intitulé "Droit à décider: je décide", a expliqué Puy Zaton, du collectif "Décider nous rend libres", qui regroupe plus de 300 associations. "La maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité", écrit le collectif dans ce manifeste.

Une contestation internationale du projet de loi anti avortement

A Toulouse, comme dans une trentaine d’autres villes françaises, notamment à Paris, mais aussi en Grande-Bretagne, à Londres ou Edimbourg, au Portugal, à Lisbonne ainsi qu'en Amérique latine, en Argentine et en Equateur, des milliers de personnes ont défilé contre le projet de loi espagnol. Plusieurs centaines de personnes avaient déjà manifesté mercredi soir à Bruxelles.

De nombreuses associations, syndicats ou partis politiques écologistes et de gauche soutiennent ce mouvement. "Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes, au mépris des droits humains fondamentaux, le texte de loi annonce clairement son projet de société: maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission", affirment des associations participant à la manifestation à Madrid. Selon elles, "cette attaque du gouvernement espagnol s'inscrit dans l'offensive européenne des opposants aux droits des femmes".

Le soutien des évêques espagnols au projet de loi

Le projet de loi espagnol a été salué jeudi comme une "avancée positive" par la Conférence épiscopale des évêques espagnols qui ont applaudi "les initiatives en faveur de la vie humaine, d'où qu'elles viennent". Le collectif HazteOir.org (Fais-toi entendre), anti-avortement et contre le mariage homosexuel, a pour sa part appelé à une manifestation dimanche à Madrid dans le cadre de rassemblements en Europe "contre la familiphobie"
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