"Les policiers ont dit : montez dans le bus", des milliers de réfugiés sans domicile fixe "déplacés" de Paris vers la province

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Depuis un an, les autorités démantèlent les squats de la capitale. Pour ceux qui y résident, pas d'autre choix que de partir de force en province. Toulouse est l'une des 10 villes qui possède un centre d'hébergement temporaire. À quelques mois des Jeux Olympiques, ce dispositif interpelle.

Des réfugiés et SDF déplacés de force vers la province, la politique de desserrement en Île-de-France soulève une question à quelques mois des J.O de Paris. Toulouse a déjà accueilli près de 500 personnes dans son centre temporaire.

"On n'avait pas le choix"

Ali n'a pas gardé beaucoup de souvenirs de son passage à Toulouse en avril 2023. Mais ce réfugié soudanais n'oubliera pas la façon dont s'est déroulé son transfert de la capitale vers la ville rose en avril 2023 : "Les policiers sont arrivés à 7h et nous ont : dit Montez dans le bus ! On n'avait pas le choix", raconte Ali à l'AFP.

Et de rajouter : "Ils ont fait du porte-à-porte pour nous dire de sortir, puis ils ont pris nos cartes d'identité". Comme 500 autres personnes, Ali vit dans des locaux désaffectés de l'Ile-Saint-Denis. Le squat, situé à proximité du futur village des athlètes des J.O est démantelé. Ali apprendra sur la route qu'il se dirige vers Toulouse. Loin de son travail à Dysneyland Paris.

"Tu n'as rien à faire là"

La ville rose est un des 10 centres temporaires d’hébergement existant en France. Sur place, Ali est amené dans un centre d'hébergement pour demandeurs d'asile. Mais Ali a déjà obtenu le droit d'asile. Quelques heures après son arrivée, il apprend qu'il ne pourra pas rester plus de quelques jours.

4 jours plus tard, il s'entend dire qu'il n'a "rien à faire là" : "J'ai expliqué que je ne savais pas où aller, que je ne connaissais personne, mais ils m'ont répondu que ce n'était pas leur problème", se souvient-il. Ali a donc pris un billet retour pour Paris à ses frais.

487 personnes déjà "déplacées" vers Toulouse

En Occitanie, selon la préfecture, "487 personnes ont rejoint ce sas d’accueil toulousain qui dispose de 50 places". La gestion est assurée par l'association Soliha, chargée de l’accueil, de l’accompagnement, de la restauration et du transfert des personnes dans les départements de la région en collaboration avec les services de l’État. Ses responsables ne se sont pas encore exprimés sur le sujet.

Reste que ces déplacements de réfugiés et de sans domicile fixe inquiètent. Le collectif "le Revers de la médaille", qui regroupe quelque 80 associations, a déjà alerté sur le sort des personnes jetées à la rue "à un rythme plus soutenu à l'approche des JO". Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, a assuré ce mardi 26 mars que "cette politique de desserrement en Île-de-France était sans aucun lien avec les J.O".

Au total, 3.800 personnes auraient transité par les 10 sas régionaux de l'hexagone.

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