Les trois jihadistes de retour de Syrie mis en examen et écroués

Les 3 jihadistes présumés qui se sont rendus mercredi ont été mis en examen et écroués à Paris selon leur avocat pour "association de malfaiteurs à visée terroriste". Le ministre de l'intérieur, ulcéré des mises en cause de son administration, met en cause la presse après l'arrestation ratée des 3 hommes

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Les trois jihadistes présumés, qui se sont rendus mercredi après avoir pu rentrer de Syrie en France sans être inquiétés, ont été déférés samedi au tribunal de Paris et mis en examen pour "association de malfaiteur à visée terroriste", a-t-on appris auprès de l'un des avocats, Me Pierre Dunac. Ils ont été ensuite placé en détention. Les trois hommes, dont le beau-frère de Mohamed Merah, contestent fermement tout projet terroriste en France.

Le retour rocambolesque de ces trois hommes, attendus pour être arrêtés à Orly mais finalement arrivés sans encombre à Marseille, a mis le gouvernement dans l'embarras, d'autant que des sources au ministère de l'Intérieur avaient confirmé leur arrestation alors que celle-ci n'avait pas eu lieu. Finalement, les suspects, parmi lesquels figure le mari de la soeur de Mohamed Merah, Abdelouahab El-Baghdadi, et l'un de ses amis d'enfance, Imad Jjebali, se sont rendus mercredi à la gendarmerie du Caylar (Hérault), avant d'être transférés au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), près de Paris.

Pour leurs avocats, les trois hommes ne contestent pas s'être rendus en Syrie mais nient avoir pris part à des combats avec des groupes jihadistes tels que l'organisation Etat islamique (EI). "Ils se sont aperçus là-bas (en Syrie) que ce n'était pas ce qu'ils pensaient et ont dû prendre la fuite pour rentrer", a expliqué Me Pierre Dunac, qui défend Imad Jjeballi.



Un voyage en Syrie mais pas de combat ?

Leur garde à vue, qui a démarré mercredi matin, pouvait se prolonger jusqu'à 96 heures, soit dimanche. Mais selon l'avocat d'Imad Jjebali, Me Pierre Dunac,  ils ont été déférés samedi et présenté au juge d'instruction. "Mon client trouve légitime qu'on lui demande des explications sur ses pérégrinations en Syrie, où il nie avoir combattu. Mais il ne présente pas un danger pour la France", avait affirmé vendredi l'avocat d'Abdelouahab El-Baghdadi, Pierre Le Bonjour. "S'il avait quelque chose à se reprocher, il ne signalerait pas son retour en France et il ne se rendrait pas à la gendarmerie", avait-il ajouté.

Les trois hommes ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte depuis septembre 2013 sur une cellule jihadiste opérant dans le Sud-Ouest, notamment à Toulouse et Albi où gravitent d'anciens proches de Mohamed Merah. Fin juillet, deux hommes âgés de 20 et 29 ans avaient déjà été mis en examen et écroués, soupçonnés de s'être rendus en Syrie. Le troisième suspect déféré samedi, Gaël Maurize, était domicilié à Albi. Imad Jjebali avait déjà été condamné à 42 mois de prison ferme en 2009 dans une affaire de filière jihadiste vers l'Irak. Les enquêteurs soupçonnent que d'autres figures de cette filière, dite d'Artigat, du nom d'un village de l'Ariège supposé être leur base de repli, se soient rendus en Syrie.

Bernard Cazeneuve met en cause la presse dans le cafouillage

Selon le journal Le Monde, Bernard Cazeneuve, ulcéré par les mises en cause de son ministère dans l'annonce hâtive de l'interpellation des 3 hommes qui ne se trouvaient pas dans l'avion prévus par les services français, a mis en cause la presse dans l'emballement médiatique qui a suivi. selon lui, un journaliste a publié trop tôt l'information alors que le minitère de l'intérieur lui avait demandé d'attendre l'arrestation effective des 3 jihadistes présumés.



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