Lévothyrox : le coup de gueule du CNRS contre le chercheur toulousain qui a révélé la présence d'impuretés

Le CNRS et l'Université Paul Sabatier ont fait annuler la conférence de presse qui devait se tenir ce vendredi et contestent les conclusions et les méthodes du professeur Garrigues. 

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Coup de colère dans le monde habituellement feutré de la recherche scientifique. Au lendemain de la publication par Médiacités, des conclusions d'une étude menée par un chercheur toulousain du CNRS et de l'université Paul Sabatier, le centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l'université toulousaine ont annoncé avoir exigé l'annulation d'une conférence de presse qui devait se tenir ce vendredi. 
 

Des éléments impurs

Jeudi, les révélations de Médiacités indiquaient que le chercheur toulousain, Jean-Christophe Garrigues avait découvert dans les analyses faites par l'agence nationale de sécurité du médicament "des éléments impurs susceptibles d'être à l'origine des effets indésirables" produit par le médicament sur des patients qui avaient, à leur insu, pris la nouvelle formule fabriquée par le laboratoire Merck. 
 

Pas de validation scientifique

Problème, l'étude du chercheur toulousain a été menée dans son laboratoire mais pas dans le cadre de son travail mais... avec un financement de l'association française des malades de la Thyroïde (AFMT), sans qu'aucune convention ne soit signée.

Le CNRS est donc sorti de sa réserve ce vendredi et... reproche au chercheur
  • cette absence de conventionnement
  • le non-respect des règles de validation des recherches scientifiques en son sein
  • et de ne pas avoir informé sa hiérarchie de cette étude.

Voici le communiqué adressé ce jour aux rédactions : 

Le CNRS et l’université Toulouse III Paul Sabatier ont demandé l’annulation d’une conférence de presse consacrée à des analyses du Levothyrox, prévue ce vendredi 5 octobre à Toulouse.
En effet, les résultats annoncés par Jean-Christophe Garrigues, ingénieur de recherche au CNRS, n’ayant pas été validés par le processus d’évaluation par les pairs propre à la communauté scientifique, le CNRS considère qu’ils ne constituent pas en l'état actuel des faits scientifiques.
De plus, bien que Jean-Christophe Garrigues ait effectué ces mesures en utilisant les équipements du laboratoire des Interactions Moléculaires et Réactivités Chimiques et Photochimiques (IMRCP), celles-ci ne sont liées en aucune façon à une quelconque activité de recherche de son équipe ou du laboratoire. En tant qu’employeur, le CNRS considère que l’agent n’a pas respecté la déontologie scientifique indispensable pour valider toute recherche. Ces analyses ont d’ailleurs été réalisées hors conventionnement.
Ni les tutelles, le CNRS et l’université Toulouse III Paul Sabatier, ni l’IMRCP n’ont été impliqués dans les analyses conduites par Jean-Christophe Garrigues, dont ils n'étaient pas même informés.
Le CNRS et l'université Toulouse III Paul Sabatier s’engagent à encourager leurs laboratoires compétents dans le domaine à travailler dans l’élucidation des questions soulevées par lesdits résultats.

"Des allégations sensationnalistes et sans preuve" pour Merck
Le laboratoire Merck, qui fabrique ce médicament, a lui dénoncé des "allégations sensationnalistes et sans preuve", en rappelant que de précédentes affirmations de l'AFMT sur la composition du médicament avaient déjà été "démenties par (...) les autorités sanitaires".

Enfin, Merck a démenti une hypothèse émise par Médiacités, selon lequel le labo aurait pu modifier "en catimini" la composition du nouveau Levothyrox depuis sa mise sur le marché l'an dernier. 
 
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