Ma bibliothèque d'objets : un éventail de solutions pour consommer moins et mieux à Toulouse

Pourquoi acheter un objet dont on se servira qu'une fois ? Pourquoi laisser croupir un outil dans un débarras qui ne sert plus ? Pourquoi ne pas les prêter ? La solution s'appelle Ma bibliothèque d'objet, un système de location innovant installé à Toulouse.

Dans "Ma bibliothèque d'objets", on trouve des livres bizarres : tronçonneuse, yaourtière, broyeur de végétaux, projecteur... mais pas de livres !

Dans cette ancienne menuiserie située barrière de Paris à Toulouse, le lieu grouille d'activités en tout genre : cartographie, couture, menuiserie. Leur idée : louer des objets à usage occasionnel à des prix accessibles.

"On n'a pas besoin d'une perceuse mais de faire un trou !"

Marie Boillot et Fabien Estivals étaient au chômage. Elle était ingénieur agronome et lui, le gérant d'une entreprise d'économie circulaire. Leur projet a évolué peu à peu depuis un an. Un incubateur en innovation sociale de Toulouse Métropole les a aussi accompagnés. "Au départ c’est la volonté de réduire la surconsommation, de proposer des solutions, déclare Fabien Estivals l'un des deux cofondateurs. On est dans l’écologie positive. Il ne s'agit pas de pointer ce qui ne va pas, mais au contraire d’apporter des solutions. Faire différemment, donc favoriser pour nous la location sur les achats, notamment ceux qui ne sont pas nécessaires. Pourquoi encombrer ses étagères ?" 

Après quelques semaines d'existence, le catalogue comprend 250 objets neufs ou d'occasion à condition d'être durables et réparables. En moyenne, 10 à 20 objets sont rentrés dans les armoires, en fonction aussi des attentes des usagers avec une location à la semaine qui permet de prendre son temps.

"On est sur une gamme de prix très vaste : ca commence à 2 € la semaine avec par exemple l’agrafeuse murale en passant par la visseuse-perceuse à 15€. L’objet qui coûte le plus cher, mais qui est celui qui sort le plus jusqu’ici, c’est le broyeur à végétaux qui se loue à 32€ la semaine". Fabien Estivals souhaite que ces prix soient attractifs pour éviter la surconsommation. 

"L’idée c’est d’amener les gens vers une consommation plus durable avec 2 solutions pratiques : 1/ le passage d’objets avec la location à des prix très accessibles. 2/ la transmission de savoir avec des animations et des ateliers : la lactofermentation, faire ses conserves, réparer son vélo, apprendre à coudre... On a fait une étude de marché avec beaucoup d’échanges. On a étudié ce qui se faisait à l’étranger."

Petit à petit, le bouche à oreille a fait son œuvre. Des citoyens soucieux d'écologie sont venus faire leur B.A. à la B.O. "J'ai connu la Bibliothèque d'objets en louant une console de jeu pour pouvoir jouer avec les enfants. Il n’était pas question d’en acheter une vu le coût que ça représente. Quelques semaines plus tard, on a semé de la pelouse et nous avions besoin d’un rouleau à gazon. En 3 clics nous avions le rouleau à la maison". Delphine Le Breton peut désormais profiter de sa pelouse avec ses enfants et son compagnon. 

En quelques semaines d'existence, le projet a trouvé son public. Il a remporté l'appel à projet "Toulouse impact" de la Métropole, avec 15 000€ pour renflouer la bibliothèque et faire avancer leur structure.

Ces 2 cofondateurs au chômage ont imaginé un système de livraison écologique. 5 points relais à Toulouse sont à disposition des usagers, dans des lieux inhabituels.

1 lieu d'accueil et 5 points relais originaux

Ce qui n'est pour l'instant qu'une association comprend 2 personnes (les 2 fondateurs), 1 stagiaire et des bénévoles qui viennent prêter main forte. Les clients ont la possibilité de retirer leur objet au local des "Imbriqués" barrière de Paris, ou de se faire livrer dans l'un des cinq points relais.

Marie Boillot fait les livraisons avec son vélo dans Toulouse, écologie oblige. "Nos objets sont stockés dans notre local à la barrière de Paris. Pour éviter de faire 5 km pour venir chercher un gaufrier, on a imaginé 5 points relais dans la ville pour rapprocher le service des usagers. La MJC Roguet à Saint-Cyprien fait partie de nos 5 points. Le jeudi on fait une livraison dans les 5 relais de la ville et à partir de 16h, les usagers peuvent récupérer ce qu'ils ont loué. On est intéressé par plusieurs choses, à la fois une couverture géographique du territoire, des horaires compatibles avec les usagers (plutôt les soirs et les samedis quand c’est possible). Et puis c’est très important pour nous : la diversité des publics. On n’a pas que des commerces : on a des MJC, des points relais différents :une maison de quartier, une MJC, un fab-lab, un point relais responsable."

A terme, les fondateurs souhaitent augmenter le nombre de points relais mais aussi les journées d'accueil au local partagé.

Louer, vendre, prêter, donner : l'usager a le choix

Retour dans le garage de Delphine Le Breton. Comme chez beaucoup de particuliers, les objets s'accumulent et ne s'aèrent pas tous les jours. "Ils ont lancé un appel à objet pour mutualiser les objets dont on se sert rarement, voire plus jamais. On a décidé de mettre à disposition des outils de bricolage, le porte-vélo, des raquettes pour la neige et une canne à pêche." 

Car ma B.O. innove encore. Les particuliers ont aussi le choix de louer, vendre, prêter ou donner un ustensile peu usité. Delphine Le Breton pourra récupérer le porte-vélo en cas de besoin ponctuel, gratuitement évidemment. Mieux encore, il sera possible de réparer un objet lors des ateliers qui seront prochainement organisés.

Des objets mieux utilisés pour des économies réalisées. Privilégier l'usage à la propriété pour un changement de paradigme. 

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