La réalité de l’épidémie et son deuxième confinement éveille les inquiétudes. Les associations des professionnels de la santé, comme France Assos Santé, tirent la sonnette d'alarme et réclament la mise en place d'un isolement strict pour les personnes positives au Covid.
Faute d’un contrôle efficace de la circulation du virus et de l’épidémie, France Assos Santé, qui regroupe 85 associations nationales militant pour les droits des patients et des usagers, tirent la sonnette d’alarme et réclament la mise en place d'un isolement strict pour les personnes positives au Covid.
Ils redoutent des conséquences importantes sur la santé, sur la vie au travail, la scolarisation et sur le chômage. L’impact du premier confinement a touché toutes les personnes avec des répercussions sur le long terme aussi bien sur les plans sanitaires que sociaux et économiques. "Il s’agit de miser sur une stratégie plus ferme du dispositif "tester-tracer-isoler".
[#COVID19] ? @Fr_Assos_Sante & des personnalités du monde médical/scientifique en appellent au Conseil de Défense dans une tribune : 4 propositions concrètes sur les conditions de réussite de l’isolement pour éviter un nouveau #confinement ?#Macron20hhttps://t.co/jeiOlWdHIz
— France Assos Santé (@Fr_Assos_Sante) November 24, 2020
Ce dispositif propose un accompagnement plus stricte des personnes positives au Covid-19 et des cas contacts pour éviter un troisième confinement.
Propositions des quatres mesures :
- Le développement de tests de dépistages antigéniques à grande échelle éventuellement suivis de confirmation par test RT-PCR.
- La mise en place d’une restriction complète de déplacement et de visite, des cas index et des cas contacts, sous contrôle et réduite au temps de la contagiosité (de 7 à 15 jours maximum selon les cas), avec isolement en conditions adaptées.
- L’accompagnement et le soutien des sujets testés positifs, avec ou sans symptômes COVID-19, ainsi que des cas contacts si nécessaire, en offrant un espace protégé mis à leur disposition selon les besoins et tenant compte de leurs conditions de vie.
- L’application Tousanticovid, déployée plus volontairement au nom de la santé publique, pourrait également contribuer à retrouver une meilleure liberté sociale.
Mr André Guinvarch, secrétaire France Assos Santé Occitanie répond à nos questions.
Pourquoi proposez-vous ces mesures ?
"Il est nécessaire de prendre des mesures de protection contre les cas positif au Covid-19 afin d'éviter la propagation du virus. Nous savons qu’il est difficile pour ces personnes, qui sont positives et de bonnes volontés, de rester confinées sans une aide complémentaire pour les aider à vivre ce confinement le mieux possible, au niveau psychique mais aussi au niveau matériel.Lorsque vous mettez en place des mesures d’accompagnements nécessaires, comme des accompagnements éducatifs pour expliquer l’intérêt de se protéger et de protéger les autres, il y a plus de chance que les gens restent confinés".
Comment allez-vous procéder ?
"En tant qu’association, nous n’allons pas mettre les mesures en place. Ce sont les pouvoirs publics qui doivent mettre en place ces accompagnements quitte à déléguer à des structures paramédicales. Les associations peuvent aider sur l’accompagnement matériel mais pas sur les dispositifs. Les dispositifs doivent relever de l’Etat".Quels seraient ces dispositifs ?
"Il y a plusieurs façon de faire, si la personne positive peut rester en famille, à ce moment là, l’accompagnement doit se faire au sein de l’habitation. Si la personne est vulnérable ou en difficulté, il faut trouver un lieu ou l’accueillir et mettre en place l’accompagnement.Il y a déjà des mesures d’accompagnement lorsque les personnes sont en phase de guérison et qui peuvent rentrer chez elles. Certains professionnels savent accompagner les cas de Covid. Il peut y avoir des hôtels ou des structures comme les centres de vacances.
L’Etat avait trouvé des solutions lorsque les premiers personnes sont arrivées de Chine au début de la pandémie.
Si on veut que chacun puisse y vivre, il faut plutôt des hôtels ou des centres de vacances".
Que repondez-vous au critique sur les libertés fondamentales ?
"Où commence la liberté, ou s’arrête la liberté, c’est une question philosophique. Il y a privation des libertés lorsque l’on emprisonne. Lorsque l’on met en place un dispositif pour isoler des personnes, c’est un système de protection, ce n’est pas un système de privation de liberté, surtout si il y a des mesures d’accompagnements.Si on enferme ces personnes et que l’on les laisse toute seul, c’est sur que là, c’est de la privation de liberté et de l’atteinte à la personne. Si on met des mesures d’accompagnement, encore une fois, cela évitera les atteintes psychologique, le mal-être.
Ce n’est pas une privation de liberté d’isoler physiquement la personne et de garder le contact à travers une opération ou une autre avec des professionnels ou des bénévoles.
Accompagner psychologiquement et matériellement la personne n’est pas une privation de liberté à mon sens".
N'y-a-t-il pas un risque que les gens fuient les dépistages s'ils ont l'obligation d’être isolés ?
"Si on fait un dépistage, que l'on isole et que ceci est présenté comme une mesure coercitive, oui il y a ce risque.Si la mesure est présentée comme une mesure de protection de santé publique, dans l’intérêt de tous et de la personne en premier, je crois que tout de même il y a du bon sens à éviter de contaminer les autres.
A un moment donné, je crois c’est sur la participation citoyenne des gens qu’il faut compter sinon cela devient très aléatoire.
La maladie et ses séquelles, la perte d’un proche mais aussi le confinement, l’isolement social ou le risque de perte d’emploi sont autant de causes anxiogènes de cette épidémie. Elles peuvent provoquer des difficultés à vivre et des souffrances psychologiques".