Alors que les navigateurs en tête du Vendée Globe abordent les premières zones de glaces, dans l'hémisphère sud, une entreprise toulousaine les assiste à distance, via des satellites, pour éviter notamment les collisions avec les icebergs.
Partis pour un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance le 8 novembre dernier, les navigateurs du Vendée Globe affrontent en preux chevaliers des mers de multiples dangers. Parmi les pièges qui les attendent figurent les "O.F.N.I" (Objets Flottants Non Identifiés) dont les icebergs, véritable hantise pour les skippers même les plus chevronnés. Alors que les marins en tête de la course filent en ce début décembre vers le Cap de Bonne Espérance, au large de l'Afrique du Sud, le risque de pénétrer dans les zones de glaces de l'Antarctique s'intensifie.
[Dans la fraîcheur de la nuit ?]
— Vendée Globe (@VendeeGlobe) November 30, 2020
La tête de flotte baigne désormais dans un flux de secteur Sud-Ouest en approche du cap de Bonne-Espérance que le leader, @CharlieDalin (@ApiviaVoile), devrait franchir en fin d’après-midi. Lire la suite ➡️ https://t.co/kHDTIWSV3J pic.twitter.com/BvmgPGhpZa
A Toulouse, l'entreprise CLS, filiale du CNES, spécialisée entre autres dans l'observation par satellites des océans et des eaux continentales accompagne les navigateurs et navigatrices dans cette traversée à risques.
Des icebergs repérés par satellite dès l'été 2020
Grâce à quatre satellites altimétriques, utilisés par ailleurs pour mesurer le niveau moyen des mers et des océans, les ingénieurs de CLS ont pré-détecté, dès cet été 2020, les icebergs pouvant représenter un danger potentiel pour la trentaine de marins engagés dans l'édition du Vendée Globe 2020.Cette pré-détection s'est réalisée en juillet, à partir d'images correspondant à des zones de 20 kms par 20 kms. L'analyse s'est ensuite affinée grâce à deux autres satellites, l'un canadien, l'autre européen issu de la constellation Copernicus. Ces véritables vigies des mers permettent d'observer, même de nuit et à travers les nuages, les icebergs disséminés dans l'immensité de l'Antarctique.
Dès 25 mètres de long, les icebergs à la dérive sous surveillance
CLS détecte essentiellement les gros icebergs, d'une centaine de mètres de long. Mais le ciblage peut ensuite s'affiner. Même les "petits" icebergs de 25 mètres de long qui jouxtent souvent les plus grands blocs peuvent ainsi être localisés. La société CLS s'étant spécialisée aussi dans l'étude des courants marins, la dérive de ces pièges de glace s'anticipe. Elle reste sous observation tout au long de la course, pour le premier concurrent comme pour le dernier (plusieurs semaines d'écart pouvant les séparer avant le franchissement de la ligne d'arrivée).Une zone d'exclusion antarctique
Dès septembre 2020, grâce à ces analyses, l'organisation de la course a pu, en concertation avec CLS délimité une Z.E.A, une "Zone d'Exclusion Antarctique". Cette ligne virtuelle est une frontière que les marins ont interdiction de franchir, sous peine de pénalité. Mais une frontière mouvante, puisqu'elle peut évoluer en fonction des obstacles découverts au fur et à mesure de la course. Lors de la dernière édition du Vendée Globe, cette zone avait été modifiée, par exemple, à 9 reprises.Notez la date! le 3 déc. à 15h CET, conférence "Le spatial, vigie du @VendeeGlobe" avec @CLS_Group, le @CNES et l'ESA pour tout savoir sur l'observation de la ? par ? au service de la sécurité des skippers engagés dans cette incroyable course! https://t.co/pbScHVARRn #VG2020 pic.twitter.com/S0D7EDm9Vh
— ESA France (@ESA_fr) November 27, 2020