Une marche silencieuse sera organisée dimanche après-midi dans le quartier des Izards à Toulouse en mémoire du jeune homme mortellement blessé le 8 décembre quand des rafales d'arme de guerre avaient été tirées contre un immeuble
Nabil Benani, 18 ans, avait été atteint d'une balle à l'abdomen, dimanche dernier peu avant minuit, quand un ou plusieurs tireurs avaient fait usage d'une arme de type Kalachnikov contre un bâtiment situé en plein coeur des Izards, au nord de Toulouse. Il avait succombé deux jours plus tard à ses blessures. Un autre jeune homme de 18 ans avait été blessé à la main pendant cette fusillade. C'était la troisième fois, en moins d'une semaine, que des coups de feu retentissaient dans ce quartier où les immeubles de quelques étages côtoient de petites maisons. Le 5 décembre, un cycliste y avait été la cible d'un tir, sans être touché, alors qu'il prenait la fuite après avoir été percuté par une voiture. Le 4, deux hommes à scooter avaient tiré une rafale sur les devantures de deux commerces. Après cette série de tirs, le parquet de Toulouse a ouvert deux informations judiciaires pour meurtre et tentatives de meurtre. Dimanche, les marcheurs doivent se retrouver à partir de 14H00 devant le 9 rue des Chamois et aller ensuite jusqu'à la station de métro Borderouge, explique une voisine. "Bien sûr, nous irons à la marche pour Nabil. Ce sera une marche pacifique, silencieuse, sans débordement ni quoi que ce soit: on a perdu un jeune du quartier, un enfant, un frère. C'est seulement pour soutenir ses parents", ajoute Sabria Bentrob, une des mères ayant fondé en novembre l'association Attitude pour recréer un lien avec tous les habitants des Izards. Nabil Benani y était employé à la boulangerie familiale et jouait au club de foot du quartier. Il n'avait pas de casier judiciaire. Plaque tournante du trafic de drogue à Toulouse, les Izards sont classés depuis 2012 en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP). Ils avaient été le quartier d'attache de Mohamed Merah, le tueur au scooter qui avait assassiné en 2012 trois militaires ainsi que trois enfants et un professeur juifs au nom du jihad.