Après des ventes records et des augmentations de prix ces deux dernières années, le marché de l’immobilier donne des signes de stagnation en Haute-Garonne. Le marché reste attractif avec un volume annuel des ventes, tous biens confondus, qui reste à la hausse, +7,8%. Mais cette augmentation est plus mesurée par catégorie de biens.
Selon le dernier panorama des chiffres de l’immobilier en Haute-Garonne présenté par la Chambre des Notaires, "après des niveaux records, le marché de l’immobilier donne des signes de stagnation". Cette étude a été réalisée sur la période du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022. Une stagnation qui ne surprend pas Maître Frédéric Giral, président de la Chambre des notaires :
"La stagnation annoncée pour cette fin d’année n’est pas surprenante car cela fait deux ans que nous atteignons des volumes de vente records et des augmentations de prix sur toutes les catégories de biens. Même si le marché reste encore très actif, il y a, petit à petit, moins de biens disponibles. Ce qui nous fait penser que nous devrions entrer dans un « marché de nécessité » plus qu’un marché d’investisseurs."
Vente : une augmentation annuelle de 7,8%
Hormis le volume des terrains à bâtir qui baissent, celui des appartements neufs, anciens et des maisons anciennes reste à la hausse de manière mesurée.
Appartements anciens : stabilité des prix et des ventes
Les prix augmentent en un an, soit +4,9% mais moins qu’en 2021 sur la même période, 6,1%. À Toulouse, les prix ont tendance à stagner avec une augmentation des prix de 2,3% contre 8,4% l’année précédente. Le prix médian au m2 est quasiment identique soit 3210 euros. En revanche dans les préfectures voisines les prix continuent à augmenter. Montauban par exemple enregistre une augmentation de 10,1%, la ville de Rodez +11%.
Saint-Étienne, Saint-Georges, Carmes, Capitole et Saint-Aubin demeurent les quartiers les plus chers, mais enregistrent pour la première fois une baisse légère de leurs prix, entre -1 et - 4,6%.
D’autres quartiers de la ville rose ont le vent en poupe et les prix flambent, comme le quartier Sauzelong-Rangueil avec +11%.
À noter que l’écart des prix des appartements neufs avec l’ancien se resserre. Et pour ces biens, la pénurie de l’offre est réelle.
Le marché attractif des maisons anciennes : + 6,1%
En Haute-Garonne, les prix affichent une augmentation supérieure à 2021, soit +6,1% avec un prix médian de 275.000 euros. Mais le marché de la maison ancienne évolue. Les acquéreurs ont tendance à quitter les grandes villes comme Toulouse et à acheter des biens dans d’autres départements. Exemple : l’Ariège connaît une augmentation de 12,8%.
Toulouse, Pibrac, l’Union et Balma affichent les prix les plus élevés. Balma est en tête avec un prix médian de 450.900 euros.
Les prix baissent pour les terrains à bâtir
Le marché des terrains à bâtir enregistre une baisse de prix mais la superficie du terrain aussi. Évolution des prix par transaction : baisse de 5,1%.
Par ailleurs, il existe une grande différence de prix du terrain à bâtir selon les départements. Le prix médian en Haute-Garonne est de 86.300 euros les 600 m2 contre 48.000 euros pour le Tarn-et-Garonne et 35.000 euros pour l’Ariège.
Un marché d’utilisateurs plus que de spéculateurs
"La courbe des ventes avant seulement 5 ans de détention se stabilise alors qu’elle avait été depuis 2019 en hausse significative", précise Maître Henri Chesnelong, notaire.
Les 30- 49 ans représentent la tranche d’âge la plus active du marché immobilier.
À 20,3%, les moins de 30 ans préfèrent acheter à Toulouse alors que les plus de 60 ans sont 32,9% à investir dans le secteur de Bagnères-de-Luchon.
Les experts s’attendent à une stagnation des transactions dès la fin 2022. En raison du contexte économique et social, ils estiment qu’il va être plus compliqué d’acheter.