Uriner dans la rue peut coûter 450 euros. C'est le même tarif pour une déjection canine non ramassée. La mairie de Toulouse renforce sa lutte pour la propreté. Une Brigade Contre les Incivilités (BCI) va patrouiller et sévir.
L'image colle à la peau de la Ville Rose. Toulouse a la réputation d'être sale. La mairie présente la propreté comme "une priorité de l'action municipale" et renforce sa lutte contre les incivilités. Des "ambassadeurs de l'espace public" existent depuis 2014. Leur rôle a d'ailleurs été renforcé ces dernières années. Ces agents interviennent principalement sur les dépôts sauvages et, accessoirement, sur les pollutions canines.
Dans les prochains mois, courant 2018, les "ambassadeurs" vont devenir la Brigade Contre les Incivilités. L'appellation "brigade" et le sigle de cette unité, la BIC, évoque volontairement un côté "répressif" et "musclé". Ce n'est pas la BAC et les 25 agents en civils seront uniquement armés d'un carnet de souche. Mais la municipalité sort la "matraque" : 450 euros pour une déjection canine, 450 euros en cas de confusion entre la rue et un WC public, 450 euros pour des déchets laissés sur un trottoir, 3750 euros pour un tag !
Une campagne d'affichage va annoncer les tarifs. L'effet recherché est dissuasif. Mais, lors de ses patrouilles dans le centre ville, la BIC va sévir. La mairie emploie volontairement le vocabulaire policier et parle d'interpellations "en flagrant délit". L'absence d'uniforme doit garantir l'efficacité de la répression.
La BIC va se contenter de dresser un procés-verbal de constatation. Le PV est ensuite transmis au juge qui fixera le montant de l'amende. La facture peut être salée. L'entretien d'un chien coûte cher. Mais son transit intestinal peut se révéler encore plus onéreux : 450 euros pour une déjection non ramassée. Un vieux canapé sur un bout de trottoir peut acquérir la valeur d'un objet design : 750 euros si le meuble gêne le passage et 1500 euros en cas de dépôt à l'aide d'un véhicule.
Les policiers municipaux dressent aussi des amendes forfaitaires en cas d'incivilités. 523 "prunes" ont été distribuées en 2017, uniquement sur les places de la Daurade et Saint Pierre. Mais elles sont moins lourdes à avaler : entre 68 et 135 euros.
Avis à la population, il est parfaitement possible de cumuler les amendes de la police municipale et celles de la BIC. Un besoin pressant, soulagé dans la rue, suivi d'un mégot jeté sur la voie publique peuvent s'additionner.