Plusieurs services du centre départemental de protection de l'enfance et de la famille de la Haute-Garonne vont. Pour les salariés, qui dénoncent déjà des conditions de travail dégradées, cela est inacceptable dans un contexte très tendu.
Le conseil départemental de Haute-Garonne vient d’annoncer le déménagement de trois services de son centre départemental de l’enfance et de la famille, le CDEF 31. "Le Département a décidé le transfert de trois services vers d’autres opérateurs, sans aucune rupture d’accueil ou perte de places", précise la collectivité qui refuse le terme de fermeture.
Institué par le Conseil départemental de la Haute-Garonne, le CDEF 31 est un établissement public qui contribue à la mission d’aide sociale à l’enfance.
Décrit comme "le service d’urgence de l’aide sociale à l’enfance", le centre est responsable de l'accueil des mineurs qui ont besoin d’une mise à l’abri immédiate.
"Nous sommes en état de sidération"
Le jeudi 1 février, les salariés ont été informés de ce changement qui concerne trois des services du centre départemental de l’enfance et de la famille : le service du centre parental, le service d'intervention à domicile et le service du dispositif appartement parents/enfants.
Nous sommes en état de sidération ! Une telle décision nous semblait impossible au vu des besoins sur le département en matière d’accueil mère/enfant.
Syndicats Sud et Solidaires
Les salariés, par le biais des syndicats Sud et Solidaires précisent qu'au moment où les besoins de populations très fragilisées augmentent, ce choix du département est inacceptable, d'autant plus que la protection de l’enfance et des familles est une priorité affichée par le département de la Haute-Garonne.
Ce jeudi 8 février, des salariés du CDEF 31 se sont mis en grève et se sont rassemblés devant le conseil départemental.
De nombreux besoins
D'après les syndicats, tous les services du centre sont en suractivité. Pour les trois services concernés par des fermetures, cela représente 86 places d’usagers et environ 35 travailleurs sociaux.
Nos conditions d’accueil des usagers ne sont plus acceptables et les conditions de travail des agents sont à ce jour dramatiques.
Syndicats Sud et Solidaires
Des conditions de travail dégradées
Une surpopulation qui engendrerait beaucoup de violences au quotidien. C'est ce que dénoncent les agents. Les agressions se multiplieraient : coups de pieds, de poing, tentative de strangulation….
Faute de solutions d'orientation, certains enfants resteraient beaucoup trop longtemps au sein de service initialement conçu pour des accueils d’urgence.
Il n’est plus concevable à ce jour de laisser travailler les agents dans ces conditions.
Syndicats Sud et Solidaires
Selon les organisations syndicales, les professionnels seraient en insécurité permanente, leur intégrité physique et psychique seraient menacées.
De son côté, le Département de Haute-Garonne dit travailler à la mise en œuvre de ces transferts de structure vers un autre opérateur, "dans les meilleures conditions possibles pour les publics accueillis et dans le dialogue avec les agents concernés." Plusieurs options sont à l’étude. "Ces transferts seront engagés courant 2024 pour le service intervention à domicile et le dispositif appartement parents enfants, et courant 2025 pour le centre parental."
La protection de l'enfance en Haute-Garonne
- 7 450 enfants pris en charge par le département (2021)
- 6 226 d'entre eux sont mineurs et 1 224 majeurs
- 850 enfants sont pris en charge par 450 assistants familiaux ou "familles d'accueil" employées par le Département
- 36,9% ont entre 12 et 18 ans