Vendredi 23 février, ils ont été expulsés d'un bâtiment de l'université Toulouse Paul Sabatier qu'ils occupaient depuis plus d'un an. Aujourd'hui, une centaine de jeunes migrants, des mineurs isolés pour la plupart, ont trouvé refuge dans un gymnase. Dans l'attente d'une solution de relogement, et dans la peur d'une nouvelle expulsion, ils lancent un cri d'alarme.
"En plein hiver, sous la pluie, la police nous a mis dehors sans aucune proposition de relogement", déplorent, dans un communiqué, les mineurs isolés étrangers du collectif "Autonomie". Et ce "malgré les promesses répétées de la présidente de la fac qu’elle ne nous expulserait pas pendant la trêve hivernale".
Sous la menace d'une nouvelle expulsion
Depuis leur départ contraint de l'université Paul Sabatier, vendredi 23 février 2024, la moitié d'entre eux a trouvé refuge dans un gymnase du lycée Saint-Sernin. Une solution temporaire, en attendant une audience au tribunal administratif de Toulouse, mercredi 28 février. La mairie a en effet demandé l'expulsion de ces jeunes.
"On a envoyé un mail à la mairie, et au conseil départemental, dès l'arrivée au gymnase samedi, explique Thibaut*, un bénévole qui accompagne ces mineurs isolés. Mais on reste sans réponse, à part cette convocation au tribunal."
Du soutien et l'espoir d'être relogé
En attendant, dans l'enceinte du gymnase, la solidarité s'organise. "On reçoit beaucoup de soutien, explique Thibaut. Les gens du voisinage apportent à manger, des vêtements, etc. On a aussi reçu la visite de quelques élus d'opposition."
Les jeunes ici gardent espoir de pouvoir rester à Toulouse. Une grande partie y est scolarisée : "ils étaient tous très motivés pour retourner à l'école le jour de la rentrée", assure Thibaut.
Peu importe la décision du tribunal administratif quant à leur expulsion, ou non, du gymnase. Tous attendent une solution d'hébergement pérenne. "C’est la seule solution pour mettre fin à ce drame qui dure depuis des années, où les mineurs se retrouvent chassés d’un endroit à l’autre", expliquent-ils dans un communiqué.
Permettre à ces jeunes d'être relogés dignement, ce sera le principal objectif de la mobilisation de soutien prévue devant le tribunal de Toulouse mercredi 28 février à 11 heures.
∗ Prénom modifié