Mirepoix-sur-Tarn : un an et demi après l’accident mortel et l'effondrement du pont, la foreuse a été sortie de l’eau

Plus d’un an et demi après l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn, en Haute-Garonne, les opérations de relevage ont commencé. Un camion qui transportait une foreuse sur sa remorque était tombé dans le Tarn. L’accident a fait deux morts.

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En novembre 2019, un camion transportant une foreuse était tombé dans le Tarn. Le pont qu’il venait d’emprunter à Mirepoix-sur-Tarn s’était effondré. Une voiture avait également chuté. L’accident a fait deux morts : le conducteur du camion et la passagère de la voiture, une jeune fille de 15 ans qui partait à l’école avec sa maman.

Plus d'un an et demi après, les travaux pour récupérer les différents éléments tombés au fond de l'eau ont commencé. Il reste le camion, sa remorque et une foreuse ainsi que le tablier du pont. Le niveau du Tarn est élevé et il faut essayer de garder les éléments intacts pour les expertises judicaires.

Une opération délicate impressionnante

Une quarantaine de badauds assistent à l’opération. Des retraités, des familles avec des enfants. "C’est impressionnant", reconnait une femme installée sur les hauteurs de la rive gauche du Tarn. "Le poids que ça fait c’est pas évident".

Depuis 10 heures du matin, une quinzaine de spécialistes ont entrepris de relever la foreuse qui était positionnée sur la remorque du camion. "Elle pèse 35 tonnes," indique David Métais directeur de l’entreprise NGE génie civil.

Pour la sortir de l’eau, il a fallu créer une avancée sur la rivière afin de pouvoir approcher une grue capable de lever 160 tonnes. Plusieurs entreprises sont associées. L’opération est très délicate. "Il peut y avoir des éléments qui tombent, on est sur une part d’inconnu", reconnait David Métais. "La foreuse était sous l’eau. On a investigué un peu avec l’aide de plongeurs mais il y avait des zones qui étaient inaccessibles".

Peu à peu, la grue soulève la foreuse qui était couchée au fond de l’eau. Ilan, 8 ans est venu avec sa maman. Il observe ce qui se passe avec une paire de jumelle. Il est impressionné par les engins de chantier.

"Il y a une sacrée maitrise de l’opération", dit un cycliste qui passait par là par hasard. "C’est quelque chose que l’on ne voit pas souvent, heureusement parce qu’il y a eu un mort", dit-il.

En réalité, il y a eu deux morts ce jour là. Le conducteur du camion et une jeune fille de 15 ans qui partait à l'école avec sa maman. La Clio traversait le pont au même moment. Très rapidement il a été établi que le camion était bien trop lourd pour passer sur ce pont limité à 19 tonnes. La foreuse, la remorque et le camion, le poids total dépassait les 50 tonnes.

Il est un peu plus de 11 heures, la grue dépose la foreuse sur le sol. On entend quelques applaudissements au loin sur le chantier qui mobilise une quinzaine de personnes.

La semaine prochaine, le camion et la remorque encore au fond de l’eau vont être relevés. Puis, il faudra sortir le tablier du pont. Opération encore plus délicate car la justice doit établir les responsabilités dans cet accident qui a fait deux morts.

La partie du pont qui s’est effondrée sur la rive droite sera tractée sur la berge et démontée. C’est le tablier côté rive gauche qui intéresse plus particulièrement les experts judiciaires. La structure doit d’abord être stabilisée avant d’être sciée. Des morceaux de 7m50 seront découpés et stockés sur un site du conseil départemental.
Toutes les parties immergées seront numérotées, répertoriées et entreposées. Au total, ce sont 600 tonnes d’acier et de béton qui vont être découpées, démontées et renflouées.

Dans un communiqué, le conseil départemental précise que "cette phase d'enlèvement de l'ensemble des parties immergées du pont effondré a démarré le 7 juin et s'achèvera début octobre".

L’ensemble de ces travaux est pris en charge par le département de la Haute-Garonne, pour un montant estimé à 2,5 millions d’euros.

Enfin, concernant le nouvel ouvrage d’art, le Conseil départemental "étudie les différentes solutions techniques pouvant être mises en œuvre, compte tenu de l’importance de la brèche à franchir (150 m) et des contraintes environnementales liées au cours d’eau. Les études et les travaux de ce nouveau pont dureront entre 5 et 6 ans, pour un budget estimé à 10 millions d'euros. Une phase de concertation est prévue cet automne.".

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