Les musulmans de Toulouse réagissent à la volonté de E.Macron de mieux contrôler les prêches dans les mosquées

Lors d'un déplacement à Mulhouse consacré au "séparatisme islamiste", Emmanuel Macron a affiché sa volonté de mieux contrôler les prêches en cessant d'accueillir les imams envoyés et payés par des pays étrangers. A Toulouse, après la mise en examen de l'Imam M.Tataï, les musulmans réagissent.

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la semaine dernière, lors d'un déplacement à Mulhouse consacré au "séparatisme islamiste", M. Macron a affiché sa volonté de mieux contrôler les prêches dans les mosquées, dont les prédicateurs sont parfois accusés d'ambiguïtés vis-à-vis des valeurs républicaines. Et pour cela de cesser d'accueillir les imams envoyés et payés par des pays étrangers.

250 à 300 imams détachés en France

La France compte, selon le Centre Français du Culte Musulman, entre 250 et 300 imams détachés, venus notamment d'Algérie (environ 70), du Maroc (50) et de Turquie (120). Soit un tiers des imams officiant en France, les 600 autres étant employés directement par des mosquées. Ces détachés, qui restent plusieurs années, viennent par le biais de conventions bilatérales et leurs prêches sont surveillés par les autorités, note M. Zekri délégué général du CFCM, principal interlocuteur du gouvernement en matière d'islam. "Ils n'ont jamais posé de problème: pas un n'est fiché S [pour radicalisation], n'a commis un acte terroriste ou n'a fait des discours extrémistes", dit-il.

Si la France veut supprimer le système des "imams détachés" venus de l'étranger, elle devra "trouver une solution" pour éviter de laisser ses mosquées "à la merci d'intégristes", a souligné le délégué général.

En 2018, la mise en examen de l'Imam de Toulouse

En décembre 2018, Mohamed Tataï, alors imam de la grande mosquée de Toulouse, dans le quartier d'Empalot, était mis en examen pour "provocation publique, par parole, à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'ethnie, la nation, la race ou la religion".
Le gouvernement compte stopper les Imams détachés d'ici 2024, a précisé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "Je ne sais pas si c'est faisable ou pas" a indiqué le délégué général du centre français du culte musulman (CFCM) Abdallah Zekri. "Ça peut marcher, mais il faudra former d'autres imams". 

La formation d'imams

Sans s'opposer au projet du gouvernement, M. Zekri souligne que le système des détachés a un avantage non négligeable: les imams, qui restent plusieurs années, viennent par le biais de conventions bilatérales, sont connus et leurs discours sont suivis par les autorités françaises.
"Or s'ils partent sans être remplacés, ça peut poser des problèmes. Il faut trouver une autre solution pour ne pas laisser ces mosquées vivre sans imam et, surtout, livrées à des imams autoproclamés dont on ne connaît ni la provenance, ni les discours".
Pour éviter cela, "il faut former en France davantage d'imams qui connaissant les lois de la République, la laïcité, etc", et augmenter le nombre de centres de formation, martèle M. Zekri.

La France compte au total 2.500 à 2.700 mosquées, et dans celles qui n'ont pas d'imam, "les prières sont assurées par des fidèles volontaires qui connaissent le Coran", précise enfin M. Zekri. 

Une équipe de France 3 Occitanie s'est rendue à la mosquée de Colomiers en banlieue toulousaine pour recueillir la réaction de fidèles musulmans.

 
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