Netflix, Chat GPT, TikTok... les pratiques numériques des jeunes ne sont pas ce que l'on croit révèle une enquête toulousaine

Scroller durant des heures sur TikTok, courir pour avoir le dernier smartphone, utiliser des filtres de retouche sur Instagram, délaisser la lecture, devenir accro aux écrans,... Autant d'idées qui entourent les pratiques digitales des jeunes de 15 à 20 ans. À Toulouse, Luc Truntzler, expert du numérique, a voulu en savoir un peu plus en interrogeant plus de 200 collégiens et lycéens. De nombreux clichés sont tombés à l'eau.

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Tout débute en 2022 lorsque Luc Truntzler découvre une étude de Google affirmant que près de 40% des 18-24 ans utilisent Tiktok plutôt que Google maps pour trouver un restaurant. "Cette statistique m’a surprise", avoue-t-il.

Pourtant, ce Toulousain de 39 ans est un expert des usages digitaux et notamment de l'intelligence artificielle conversationnelle.

"Bien que je travaille dans le numérique, j’ai alors senti que je pourrai rapidement devenir has been sur certaines pratiques". 

Plus de 200 collégiens et lycéens d'Occitanie interrogés

"Ma plus grande motivation était de découvrir de nouveaux usages du numérique à l’image du concept du mentorat inversé où la jeune génération enseigne à ses aînés de nouvelles pratiques. J’espérai ainsi être calé et prêt pour les usages à venir".  

Avec l'aide du Rectorat de Toulouse et de Montpellier, notre expert lance une vaste enquête auprès de 215 collégiens, lycéens et enseignants. 

A ma grande déception, je n’ai pas pu découvrir de nouvelles pratiques"

Luc Truntzler

Après plusieurs semaines d'audit, Luc Truntzler n'en revient pas. Les conclusions déconstruisent de nombreux clichés sur la jeunesse et leur utilisation du numérique. 

Constat n°1 : la maturité des jeunes sur les réseaux sociaux

Si les 15-20 ans utilisent essentiellement 5 applications : Tiktok, Instagram, Snapchat, Youtube et Netflix, ils sont "mieux armés et éduqués sur les sujets de vie privée". 

"Contrairement à certaines idées préconçues, cette génération s’expose peu et publie peu en public et si elle publie, elle ne passe pas des heures à retoucher une image qui s'alignerait avec certaines normes discutables de la société", analyse notre enquêteur. 

Constat n°2 : privilégier un téléphone des années 2000 au lieu d'avoir le dernier Iphone

"J’ai aussi été agréablement surpris par la forte sensibilisation de la nouvelle génération aux sujets écologiques."

"Il n’y a pas de courses à avoir le dernier Iphone ou Samsung. Du moment que le téléphone fonctionne, la majorité des jeunes est satisfaite. Le fameux Nokia 3310 revient même à la mode". 

Constat n°3 : Scroller sur TikTok mais pas n'importe comment

L'étude révèle que de nombreux jeunes classent dans des dossiers de l’application les vidéos qu’ils découvrent pour les réutiliser par la suite (recette de cuisine, astuce de bricolage, entraînement sportif,,...). 

Par ailleurs, la génération Z préfère suivre des créateurs de contenu sur l’actualité (comme Hugo Decrypte) ou des enseignants qui font le buzz sur les réseaux. 

"La meilleure solution restera bien entendu de lever les yeux de ses applications mais si on doit y replonger, autant avoir un usage intelligent !", analyse Luc Truntzler. 

"Se fixer par exemple un objectif comme identifier 1 vidéo à classer dans ses dossiers lors d’une séance de scrolling de vidéo peut aider à limiter cette session de scrolling et générer un autre bénéfice : celui d’avoir pu structurer une nouvelle connaissance". 

Constat n°4 : regarder une série Netflix entre 2 cours

Dans les échanges avec les enseignants, l'expert est frappé par cette utilisation inattendue. 

Beaucoup de jeunes profitent des pauses entre deux cours pour se plonger dans une série Netflix, à la sonnerie, il change alors de Game of Thrones à un cours d’histoire/géo.

Luc Truntzler

"Ces applications mobiles (Netflix ou TikTok) ont un pouvoir de captation d’attention et de génération de dopamine très important, challengeant encore plus l'enseignant dans sa mission de capturer cette précieuse attention des élèves pour leurs cours" complète-t-il.  

Constat n°5 : les étudiants sont prêts à acheter ChatGPT

Pratiquement tous les collégiens ont testé l'outil phare de l'IA générative.

"Mais contrairement à leurs aînés (Générations Y et X), peu d'entre eux y sont revenus dissuadés en partie par leurs parents. Les lycéens tendent à l’utiliser de plus en plus à l’image des 18-24 ans", affirme Luc Truntzler.

Aujourd’hui, un étudiant sur trois débourse chaque mois 20 euros pour la version premium de ChatGPT.

Aux enseignants de "leur donner les bonnes pratiques du prompting", recommande le Toulousain. L'occasion "d'apprendre également avec eux", conclut-il. 

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