95 % des compétitions sportives diffusées dans les médias français montrent des hommes. Une inégalité avec les sportives que l'Arcom veut combattre en organisant jusqu’au 2 février 2025, la semaine du « Sport féminin toujours ». Parmi les initiatives des associations, la maison du sport au féminin à Toulouse (Haute-Garonne) tente de développer son podcast « NIKÉ.ES ». Un pari audio qui fait peu à peu son chemin.
C’est un triste constat. Seulement 25 % des compétitions sportives retransmises à la télévision française montrent des femmes. Pire, si on exclut les sports mixtes, la proportion du sport féminin dans les médias audiovisuels chute à… 5 %, selon le baromètre édité en janvier 2024 par l’Arcom.
Côté presse écrite, l’égalité de traitement reste une utopie avec 90 % d’articles consacrés aux hommes.
Si les Jeux Olympiques de Paris de 2024 ont offert une parenthèse avec 42 % de retransmissions féminines, les inégalités persistent depuis des années.
🏃♀️ #SportFémininToujours | Quelle représentation du #SportFéminin durant les Jeux de #Paris2024 ?
— Arcom (@Arcom_fr) January 23, 2025
Découvrez l'étude : https://t.co/1GaEMUwbty pic.twitter.com/Rvo4zhFa9d
"Face à cette faible médiatisation, nous avons cherché une solution pour y remédier" raconte Noémie Sans, directrice adjointe de la maison du sport au féminin à Toulouse.
C'est ainsi que l'idée d'un podcast sur les femmes et le sport a germé en mars 2023 dans les bureaux de l'association.
Une évidence pour cette structure unique en France. Née dans la ville rose, la maison du sport au féminin se bat pour "l’égalité femmes - hommes dans le sport et à tous les niveaux".
20 épisodes sur le haut niveau, la grossesse, la vie d'une triathlète…
Baptisé "NIKÉE.S", le podcast invite chaque mois, une championne ou une experte pour débattre d'une thématique liée au sport féminin. "Nous parlons de tous les sujets", insiste Noémie Sans qui se charge de l'interview.
Parmi les 20 épisodes disponibles sur les plateformes de streaming musical, l'auditeur peut ainsi partir à la conquête des toits avec Lilou Ruel, championne du monde de parkour. Cette Toulousaine a récemment porté la flamme lors des cérémonies des JO de Paris 2024.
Si le public préfère rester au sol, il peut se tourner vers l'écoute du parcours de Manon Genêt, vainqueur notamment du triathlon Ironman.
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Les questions de santé sont également très présentes dans les échanges. En mai 2024, "NIKÉE.S" se demande si le cycle menstruel est une force ou un fardeau pour la pratique sportive des femmes. Auparavant, la grossesse chez les sportives est abordée avec plusieurs témoignages.
Parallèlement, "L'enfance et le haut niveau", ont fait l'objet d'un opus avec Mila, jeune prodige de l'aérobic à seulement 11 ans.
"Nous souhaitons aussi déconstruire les stéréotypes", explique Noémie Sans qui a pu interviewer Hugo Sénac, jeune danseur de 16 ans, ou encore des femmes dans le monde du e-sport.
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À la recherche de visibilité
Ce podcast reste pour le moment méconnu du grand public.
"À ce jour, nous avons 2 400 écoutes, soit une centaine par épisode", revendique-t-elle. Une audience insatisfaisante pour l'association qui cherche des finances pour développer sa série audio.
D'autres podcasts de sportives existent sur les plateformes. Nous pouvons notamment citer "Le dessous des pelouses" qui raconte le quotidien de championnes de rugby. Mais beaucoup ont coupé le micro.
"Femme de sport" et "NIKÉE.S" reprennent aujourd'hui le flambeau.