Alex Batty. Communauté spirituelle, mort du grand père, parcours : les révélations de la justice française

Le parquet de Toulouse (Haute-Garonne) a dévoilé, vendredi 15 décembre 2023, le parcours mouvementé d'Alex Batty, depuis sa disparition en 2017. Des séjours au Maroc à une existence en perpétuel mouvement, entre méditation, communautés spirituelles, l'histoire du jeune anglais soulève de nombreuses questions sur sa vie et sa réapparition soudaine.

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48 heures après la réapparition d'Alex Batty, le parquet de Toulouse (Haute-Garonne) a donné, vendredi 15 décembre 2023, lors d'une conférence de presse, plus de précisions sur le périple de ce jeune Anglais de 17 ans, entre son enlèvement par sa mère pour l'emmener dans une secte à l'été 2017 jusqu'à aujourd'hui.

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C'est l'histoire d'un enfant né en 2006 de deux parents avocats. Il avait deux ans lorsque son père a décidé de quitter le domicile conjugal. Sa mère et sa grand-mère maternelle ont donc pris en charge son éducation. En 2014, sa mère, Mélanie, l'emmène faire deux séjours au Maroc dans une communauté. Des tensions familiales éclatent entre la mère d'Alex et sa grand-mère, Susan Caruana. En raison du caractère instable de Mélanie Batty, Susan obtient la garde de son petit-fils.

Travail sur l'égo, la méditation, l'inexistence du monde réel

En 2017, tout bascule. Alex retourne avec sa mère et cette fois son grand-père au Maroc, avec l'autorisation de sa tutrice. Ce sera la dernière fois. Alex Batty n'est pas renvoyé en Grande-Bretagne. "C'est pourquoi à partir du 10 août 2017, un avis de recherche est lancé", explique Antoine Leroy, procureur adjoint du parquet de Toulouse.

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Selon le récit du jeune Anglais rapporté aux gendarmes, la vie d'Alex va, au Maroc durant deux ans, s'avérer atypique. Selon Antoine Leroy, "il a vécu toutes ces années avec sa mère et son grand-père, sans violences physiques." Alex décrit une communauté spirituelle, se déplaçant sans cesse, toujours dans de grandes maisons avec une dizaine de personnes présentes à chaque fois différentes, avec une mère "obsédée" par l'utilisation des panneaux solaires. "Le travail sur l'égo, sur la méditation, sur l'inexistence du monde réel et la réincarnation" était au cœur du quotidien de ce groupe. Une façon de vivre identique au Maroc, en Espagne et en France, dans les Pyrénées où finalement sa mère va l'emmener en 2020-2021.

Deux ans en France

Au cours des deux années suivantes, il se rendra dans les Pyrénées-Orientales, dans l'Aude et en Ariège. Mais il y a quelques semaines, suite au décès de son grand-père, six mois plus tôt, et à la volonté de sa mère de se rendre en Finlande, Alex décide de s'enfuir. Du jour au lendemain, il part, marchant pendant quatre jours et quatre nuits. Jusqu'à tomber, à 3 heures du matin, sur cet étudiant livrant des médicaments et de rentrer en contact avec les gendarmes de Villefranche-de-Lauragais.

Alex sera remis aux autorités "demain ou au plus tard dimanche", selon le parquet de Toulouse, afin de retrouver sa grand-mère. "Nous essayons de reconstituer le parcours d'Alex Batty en France", rajoute le procureur adjoint toulousain et vérifier les détails fournis par le jeune homme sur ces communautés présentant des caractères sectaires. Pour le moment, personne ne sait où se trouve Mélanie Batty, la mère d'Alex.

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