Réchauffement climatique : avec la douceur de l'hiver, l’inquiétante apparition précoce des bourgeons

Depuis la mi-décembre, la région connaît une douceur exceptionnelle. A tel point que des bourgeons apparaissent sur différentes espèces d’arbres. Une floraison précoce mais inquiétante.

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“Le mimosa commence déjà à fleurir, c’est dingue, en plus c’est un mimosa des 4 saisons”, réagit Philippe Vouters, en parcourant les allées de la jardinerie. “Habituellement, il ne fleurit qu’à partir du mois d’avril, après les autres mimosas. Et là, même lui il commence à fleurir.” Le responsable de la pépinière de la jardinerie Solignac (Bessières) est inquiet car ce constat il le fait sur de nombreux arbres, y compris les fruitiers. “Même nos cerisiers à fleurs, ceux qui fleurissent habituellement à l’automne (vers octobre-novembre), ils ont fleuri cet automne et ils refleurissent maintenant”, alerte-t-il. “Je n’avais jamais vu ça !”

A l’intérieur de la pépinière, les amoureux des plantes dressent le même bilan. “Cette année, moi j’ai tous les arbres fruitiers qui ont refleuri”, témoigne un client. “J’ai même eu des pommes en novembre, c’est la première fois ! Et là les bourgeons ont commencé déjà donc si il gel c’est mal barré pour eux.”  

Un risque d’épuisement de la végétation

Le problème est que la période de gel n’est pas encore passée. Face à des températures négatives, ces bourgeons ne survivront pas. “L’autre problème, c’est qu’ils s’épuisent”, s’alarme Philippe Vouters. “Et certains arbres, s’ils s’épuisent trop, s’ils n’ont pas eu suffisamment de repos, certains vont mourir et d’autres vont s'amputer de branches pour pouvoir survivre.” La végétation court aussi davantage de risques face aux insectes ravageurs. Pucerons, Cochenilles ou araignées pullulent lors des hivers doux. 

Des jardins de plus en plus méditerranéens

Records de température, déficit pluviométrique… Dans les jardins des particuliers, il faut aussi s’adapter, quitte à tout réaménager. “J’ai déjà eu trois floraisons cette année”, a observé une retraitée. “C’est assez étonnant. Nous avions déjà perdu beaucoup de plantes avec la sécheresse alors on s’adapte. Nous achetons d’autres plantes, des espèces plus sauvages et moins fleuries. Le beau jardin anglais comme j’avais avant, c’est fini !”

D’autres font preuve de philosophie. “Nous savons qu’avec ces hivers de plus en plus doux, et ces printemps précoces, nous faisons face à des risques de gelés plus importants”, regrette un particulier. “Mais lorsque ce ne sont que des arbres d'ornements, les répercussions sont moins graves. On perd des fleurs ou quelques fruits mais on prend ce qu’il y a et puis c’est tout.”

Les professionnels conseillent et proposent dorénavant des plantes davantage de type méditérannéen, des espèces résistantes à la sécheresse ou au gel. Le calendrier du jardin a lui aussi changé avec le climat : planter plus tôt permet à la plante d’avoir le temps de s’enraciner et d’affronter la sécheresse, l’autre nouvel ennemi des végétaux en Haute-Garonne. 

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