"On a l'impression que rien ne bouge" : 10 jours après l'agression au couteau dans leur lycée, les enseignants de nouveau en grève

Depuis ce matin lundi 13 mai, le personnel éducatif du Lycée Urbain Vitry de Toulouse est en grève. Il entend protester contre le manque de moyens, dix jours après l'agression au couteau d'une lycéenne dans l'enceinte de cet établissement.

La colère gronde au Lycée professionnel Urbain Vitry. Depuis ce matin, le personnel éducatif de cet établissement toulousain est en grève. Le préavis avait été posé, mardi 7 mai dernier. Sur les 75 enseignants de lycée, une soixantaine serait en grève selon une enseignante contactée sur place. Les AED (assistants d'éducation, pédagogiques et de prévention sécurité) ont rejoint le mouvement. 

"On a l'impression que rien ne bouge, c'est pour ça qu'on est en grève " explique Fanny, une professeure de lettres et d'histoire-géo au Lycée. Elle y travaille depuis 4 ans. "On est en colère oui, car on veut juste faire notre métier correctement. Tout le personnel est très motivé et se démène pour que cela se passe bien" rajoute Evelyne Quilès, professeur de lettres espagnoles et représentante du personnel. 

Manque de moyens

Les grévistes demandent plus de moyens. A savoir deux AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap, trois AED supplémentaires, un ou une CPE supplémentaire (il y en a déjà deux au lycée). Sans oublier des enseignants supplémentaires. 

"Si on avait été plus nombreux, on aurait pu éviter l'agression..." déplore Fanny. L'agression dont parle cette enseignante, a eu lieu le 2 mai 2024. Ce jour-là, un élève de Terminale du Lycée s'est introduit dans cet établissement et a agressé au couteau une élève de seconde. La jeune femme s'en tirée avec des blessures superficielles au niveau du bras droit.  

Climat scolaire tendu 

Une agression qui s'inscrit dans une atmosphère de tension générale. "On a beaucoup d'élèves qui ont besoin d'un accompagnement. On met beaucoup d'énergie à essayer de gérer les tensions dans ce lycée où le climat scolaire est compliqué" explique Fanny. 

C'est aussi pour cela que les enseignants demandent à ce qu'il n'y ait plus de regroupement de classes pour une même matière. "L'agression au couteau a eu lieu pendant un cours d'EPS, où plusieurs classes sont ensemble. Nous on souhaite qu'il y ait suffisamment de profs pour éviter ces regroupements. Et donc éviter le risque de tensions entre élèves" souligne Fanny. 

Le personnel éducatif espère enfin être entendu par le Rectorat. Ils demandent à ce que leur établissement bénéficie du programme "Politique de la ville". Une enveloppe budgétaire réservée aux quartiers défavorisés et qui permettrait - selon les grévistes - d'avoir plus de moyens pour leur lycée.

"Ce matin nous avons rencontrés notre Dasen ( Directeur académique des services de l'Éducation nationale) et il nous a dit qu'il était conscient des problèmes, mais qu'il n'avait pas de moyens supplémentaires pour nous" regrette Fanny.  

La grève a été reconduite pour demain. Contacté, le Rectorat n'a pas donné encore donné suite à nos sollicitations.

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