"On était au front, sans le statut" : le soulagement des maires élus au 1er tour, autorisés (enfin) à entrer en fonction

L'entrée en fonction ce lundi 18 mai 2020 des conseillers municipaux élus dès le premier tour des municipales ouvre la voie à l'élection des maires et des adjoints dans plus de 30 000 communes. Un soulagement, après deux mois de situation inconfortable. Exemples en Haute-Garonne. 
 

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Ils ont entre cinq et dix jours pour organiser le conseil municipal dit d'installation. Et officialiser ainsi leur élection.

Ils, ce sont les (futurs) maires de 30 000 communes en France. Leur particularité est d'avoir été élu au premier tour mais de n'avoir pu endosser leurs fonctions, crise sanitaire oblige. 

Officialiser une situation éprouvée

Ce lundi 18 mai 2020 entérine donc l'entrée en fonction des conseillers municipaux élus dès le premier tour et ouvre la voie à l'élection de ces nouveaux (ou pas) maires. "On va formaliser les choses", reconnaît Sébastien Vincini, candidat socialiste élu à 73 % dans la commune de Cintegabelle, en Haute-Garonne, "on va enfin normaliser une situation. Et c'est mieux, en terme de responsabilités, surtout dans cette période difficile de déconfinement et de réouverture des écoles". 

On était au front, sans en avoir le statut officiel

Le conseil municipal d'installation aura lieu dès samedi 23 mai, à Cintegabelle. A la salle des fêtes, afin de respecter les distances entre les élus. Des conditions sanitaires drastiques, qui suivent l'avis du conseil scientifique, lequel a donné le feu vert à l'installation des conseils municipaux. L'élection du maire et des adjoints devant se faire à bulletins secrets, la présence physique des conseillers est nécessaire. Mais les règles de quorum ont été assouplies et le vote pourra avoir lieu si au moins un tiers d'entre eux sont présents.

La mesure était très attendue par les futurs élus mais aussi et surtout, par la population. "Les gens ne comprenaient pas toujours, ils m'interpellaient en tant que maire. C'était ambigu et instable". 

Et encore, Sébastien Vincini l'admet volontiers, pour lui, les choses ont été beaucoup plus simples que pour d'autres puisqu'il n'y a pas eu de rupture de continuité. "Avec le maire sortant, on a travaillé de concert. Pour lui, par contre, c'est un soulagement car il a quand même pris la décision d'arrêter". 

"On va pouvoir avancer"

Mais cette décision tant attendue du conseil scientifique intervient, il est vrai, à une période cruciale où les décisions doivent être prises sans attendre. "Il était temps que ça rouvre. Il était difficile de travailler, ne serait-ce que pour programmer des travaux. Les chantiers sont à l'arrêt, beaucoup d'entreprises sont en attente, qui ont souffert de cette instabilité institutionnelle".

Personne n'osait prendre de décisions, en dehors des urgences, personne ne faisait de projets


A Pibrac, en Haute-Garonne toujours, la (future) maire exprime son soulagement avec prudence. "J'attends surtout le conseil d'installation", explique Camille Pouponneau dont la liste a été élue à 64 %, "je ne suis pas maire. Cette date du 18 mai qui autorise l'entrée en fonction des conseillers municipaux ne change rien, au fond, c'est purement juridique, mais aux yeux de nos concitoyens, c'est plus clair". 

A Pibrac, ce conseil municipal d'installation aura lieu le 26 mai au soir. Un aboutissement mais avec un regret, celui de ne pas pouvoir partager ce moment avec ceux qui ont fait la campagne, protocole sanitaire oblige.
La liste qui a remporté les suffrages n'a eu aucun lien avec l'équipe sortante mais n'a pas pour autant croisé les bras. "On s'est mis au travail, en mode "future mairie" et on a mis en marche une organisation, pour avancer", explique Camille Pouponneau, tête de liste socialiste. "Il a fallu faire un gros gros travail de pédagogie et c'était inconfortable, car nous ne disposions pas de la politique municipale". 

On n'a pas attendu passivement

"Il ne s'agissait pas de décider mais j'aurais aimé qu'on soit associé", regrette la tête de liste. Laquelle est déjà sur "l'après", car il y aura tant à faire, entre la réussite du déconfinement, les conséquences économiques de la crise, particulièrement dans un ouest toulousain concerné de très près par l'activité aéronautique. "L'important pour moi, c'est qu'on puisse avancer..."

Le délai d'installation des conseils est habituellement de cinq jours après leur élection au complet. Conséquence de la crise sanitaire, il aura fallu cette année plus de deux mois pour leur mise en place. Le conseil scientifique devait par ailleurs remettre ce lundi 18 mai 2020 son rapport au Premier Ministre sur la tenue du deuxième tour des municipales dans les 5 000 communes concernées, en juin ou à l'automne. 


 
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