"On ne peut pas légiférer sur la culture hip-hop", le débat fait rage autour du risque de normalisation de cette danse

À l'Assemblée nationale les discussions se poursuivent autour d'une proposition de loi qui vise à professionnaliser l'enseignement de la danse et notamment du hip-hop avec la mise en place d'un diplôme d'état. Qu'en pensent les écoles qui l'enseignent aujourd'hui ? Les avis divergent.

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Une proposition de loi tend à professionnaliser l'enseignement de la danse et notamment du hip-hop avec la création d'un diplôme d'Etat. Dans les écoles qui l'enseignent, les avis divergent.

Légiférer sur le Hip-hop

Un texte débattu cette semaine à l’Assemblée nationale sème le trouble dans les écoles de hip-hop. Il prévoit d’imposer un diplôme d'Etat aux personnes souhaitant enseigner les danses hip-hop. Au risque de mettre en difficulté ceux qui contribuent à son succès.

Pour l’heure, le DE est obligatoire pour enseigner les danses classiques, contemporaines et modern jazz, avec l'objectif de valoriser le métier tout en assurant une réelle garantie de qualité et de sécurité aux élèves. Depuis son annonce, ce texte concernant la danse Hip-Hop suscite une vive contestation dans le milieu, si bien qu’une pétition de mécontentement lancée en octobre 2023 a recueilli plus de 11.000 signatures.

Une avancée pour certains

À Albi (Tarn), le fondateur de l'association des jeunes danseurs de la rue, l'AJDR défend la proposition. Depuis près de 30 ans, cette association enseigne le hip-hop et tous ses styles comme la breakdance. Son fondateur Jamel Cob était sceptique au départ, mais s'est intéressé à ce que pourrait être la loi et il voit d'un très bon œil l'obtention d'un diplôme d'Etat pour les enseignants de hip-hop.

"C'est un diplôme d'état en danse Hip-Hop, ce n’est pas un diplôme d'État de la culture Hip-Hop", explique Jamel. "Ça c'est très important parce qu'on ne peut pas légiférer sur la philosophie de la culture Hip-Hop. Ce qui est intéressant, c'est comment on va enseigner et encadrer ça".

"Perte de l'essence du Hip-Hop"

D'autres acteurs de la culture Hip-Hop voient au contraire dans la proposition de loi "une perte de l'essence même du Hip-Hop". Sébastien Varas est professeur depuis plus de 15 ans. Il reconnaît une bonne idée de départ mais qui a mal évolué au fil du temps.

"Les ajouts dans le texte vont à l'encontre de ce qu'est la culture Hip-Hop", affirme Sébastien Varas, directeur artistique de l'association Flow'o'Graphie. "Le côté non inclusif, le côté répressif aussi, sans parler des normes imposées. On veut normaliser un monde du Hip-Hop, qui fonctionne très bien aujourd'hui et n'a pas besoin de ça".

Le diplôme d'Etat offrira un équivalent bac + 3. À noter aussi que la breakdance fera partie des disciplines olympiques pour les J.O de Paris 2024.

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