Des vents à 140 km/h, 30 mm d'eau tombés en 1/4 d'heure : un orage de grêle d'une rare violence a traversé la Haute-Garonne d'Est en Ouest dans la nuit du 19 au 20 juin. Les agriculteurs de 57 communes ont été frappés : certaines parcelles sont détruites à 100%.... Et tous ne seront pas indemnisés.
Dans le Lauragais, à l'Est de Toulouse, ce sont les "grandes cultures" qui ont été les plus gravement frappées par l'orage de grêle de jeudi dernier. Blé, orge, tournesol, et même petits pois, les champs présentent un spectacle de désolation : des tiges couchées, des feuilles littéralement hachées, et pratiquement tous les grains tombés au sol.
Les exploitants sont d'autant plus impactés, que c'est une année entière de travail qui a été réduite à néant en quelques minutes, par les éléments déchaînés.
- Blé : on peut espérer au mieux une récolte de 4 à 5 quintaux par hectare.
- Tournesol : même si certaines tiges reverdissent, elles ne pourront plus donner de fleurs ni de graines.
- Petits-pois : la totalité des graines sont tombées au sol. La récolte était programmée 3 jours plus tard !
Tournée d'inspection
Des membres des services de la Direction Départementale des Territoires (DDT), et de la Chambre d'Agriculture de Haute-Garonne, se déplacent jusqu'au 29 juin dans chaque exploitation concernée. Objectif : expertiser les dégâts et orienter les exploitants vers les solutions d'indemnisations qu'ils peuvent voir mises en oeuvre.En effet, le dispositif de "Calamité Agricole" s'applique aux maraîchers et aux petites surfaces agricoles, mais pas aux "grandes cultures" !
En théorie les producteurs doivent faire la démarche de s'assurer, mais le coût élevé des cotisations incite nombre d'entre eux à économiser sur ce poste comptable.
déplore René Cazenave, agriculteur à CaramanÇa va être une année très très difficile pour la trésorerie des agriculteurs,
Leur seule chance de ne pas tout perdre, c'est la reconnaissance d'un état de "catastrophe naturelle": elle leur permettrait de toucher des indemnités au titre des pertes de fonds, et des pertes de récoltes sur prairie.
En parallèle Serge Bouscatel, Président de la Chambre d'Agriculture, a contacté le Conseil Régional d'Occitanie et le Conseil Départemental de la Haute-Garonne pour solliciter le déblocage d'enveloppes budgétaires, au profit des agriculteurs sinistrés.
En attendant les expertises continuent : ce n'est que fin juin que l'on connaîtra avec précision l'étendue des dégâts !