Oui ou non ? Pourra-t-on voir des aurores boréales cette nuit ce lundi ?

Les astronomes sont en effervescence. Depuis plusieurs mois, notre planète connaît une intense activité éruptive en provenance du soleil. Un phénomène qui est à l’origine des aurores boréales que l'on a pu voir en mai dernier. Comment expliquer ce phénomène ? En verra-t-on ce soir ou dans les prochains jours ? Comment se donner un maximum de chance ? On vous explique.

Autant enlever tout suspens : "il n'y a quasiment aucune chance d'en voir ce soir à Toulouse et partout en France", reconnaît sincèrement Benjamin Peter, responsable de l’actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouse. Comme teasing, on a connu mieux ! Mais patience, ce n'est que partie remise.

Chance et patience 2 éléments clés pour voir une aurore boréale

Depuis le début de l'année (voire même depuis quelques heures), les passionnés du ciel et des astres sont aux aguets : on pourrait voir ce lundi soir des aurores boréales.

Le soleil connaît depuis plusieurs mois une forte période d’activité. Un phénomène cyclique qui se produit en moyenne tous les 11 ans. Des taches apparaissent à sa surface, entraînant des orages magnétiques particulièrement intenses, dont les aurores boréales sont l'effet le plus visible et le plus spectaculaire. "A priori non, il n'y aura pas ce phénomène cette nuit, poursuit Benjamin Peter. Il y a eu une grosse éruption solaire ce week-end. Le pic a été atteint au moment où il faisait jour, donc ce matin. L'indice de probabilité est faible en France, mais reste assez fort du côté de l'Amérique ou en Europe du Nord."

Alors si ce n'est pas pour ce soir, autant s'entraîner un peu. Car nous sommes dans une période très propice où l'on pourra observer ce spectacle d'ici septembre 2025. Un phénomène tout de même assez rare chez nous. Il faut donc s'armer de patience et avoir un peu de chance. Voici comment faire que ce petit miracle spectaculaire se produise. C'était le cas dans la nuit du 12 au 13 septembre.

Ce qu'il faut savoir pour voir les aurores boréales

Beaucoup d'observateurs du ciel ont vu des posts magnifiques d'aurores polaires dont les pays nordiques sont coutumiers, mais plus rares chez nous. Seulement voilà, c'est difficile d'en profiter en scrutant le ciel. Voici les conseils de Benjamin Peter. "C'est très difficile de les voir à l’œil nu. Il faut se mettre à l'abri de la pollution lumineuse, préférer par exemple le Pic du Midi au centre-ville de Toulouse. Ensuite, il faut pointer vers le nord et prendre des photos avec un boîtier, mais même avec un smartphone, ça marche parfaitement. C’est l’exposition lente qui permet de voir les couleurs. Il ne faut pas se décourager, mais mettre son smartphone en mode "nuit". Prendre des photos en exposition lente peut suffire. Ce qu’on voit sur les réseaux n’est pas ce qu’on voit à l’œil nu."

Pour bien se préparer, il faut guetter les tempêtes solaires, car les aurores suivent 2 ou 3 jours plus tard. Pour ça, il existe plusieurs sites comme celui-ci qui permettent d'être informés.

Sur les réseaux, beaucoup de passionnés pros ou amateurs sont également en alerte comme l’astrophysicien Eric Lagadec ou Astropierre.

Encore une fois, nous ne sommes pas aux premières loges en France et encore moins à Toulouse pour assister à ce spectacle, mais ça vaut le coup d'essayer. "Je n'en avais pas vu jusqu’au 10 mai dernier où j'étais à Orléans. J'ai toujours voulu aller au nord de l’Europe pour espérer les voir. C'est une lueur qui apparaît, comme des néons dans le ciel, avec tiges floues. Une ambiance très étonnante, fascinante. Quelque chose d’irréel".

Tempêtes solaires et aurores boréales

Le soleil connaît parfois une activité accrue. Il aurait connu 24 cycles solaires depuis 1755. Le 25e cycle a débuté en 2019. Il serait sur le point d'atteindre son pic d’activité. "À ce moment-là, explique Benjamin Peter, des particules ionisées sont éjectées par le soleil. Elles sont chargées électriquement, ionisées et voyelles agent à forte vitesse. Elles viennent se heurter aux molécules de l’atmosphère. Le champ magnétique protège la terre et renvoie ces particules vers les pôles où le champ est moins important. La collision avec des molécules d’oxygène, de dioxygène ou d'azote provoque ces aurores boréales." 

Pour que les conditions soient réunies, il faut :

  • une tempête géomagnétique importante. Sur une échelle de 0 à 5, il faut atteindre le niveau 3
  • un indice de probabilité de générer des aurores (KP) de niveau 7 sur une échelle allant jusqu'à 9

Ce qui était visiblement le cas jusqu'à ce matin 11h. Ces particules se déplacent très vite, jusqu'à 10 millions de km/h. En fonction de l'altitude et de la vitesse, la couleur varie :

  • très haut, elles rencontrent de l'oxygène pur entraînant une couleur vert-jaune parfaitement perceptible à l'œil nu
  • plus bas, elles heurtent du dioxygène
  • encore plus bas et proche de l'équateur, c'est de l'azote et la couleur est plutôt dans les roses comme on peut les voir chez nous et difficilement perceptibles à l'œil nu.

Soyez donc attentifs et vous voilà prévenus, il y aura bientôt d'autres possibilités de voir ce spectacle magique. Et si quelqu'un nous lit sur une autre planète, sachez que le phénomène n'est pas exclusif à la Terre. Il existe sur d'autres planètes comme Jupiter ou Saturne.

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