Un astéroïde géant, va frôler la Terre cette nuit. S'il ne représente pas un danger immédiat pour notre planète, il s'avère être une aubaine pour les astronomes. Sylvestre Maurice, astrophysicien à l'université de Toulouse, nous explique tout sur ce phénomène.
C'est un moment rare dans la carrière de Sylvestre Maurice. Cet astrophysicien à l'IRAP de Toulouse (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie) va observer et étudier ce soir l'asteroïde baptisé 2014-JO25. Un phénomène rare qui ne se reproduira pas avant plusieurs centaines d'années.
D'où proviennent les asteroïdes?
La Terre est née d'une collision cosmique où des millions de cailloux, comme cet asteroïde, se sont agrégés. Il existe des restes de cette cuisine primordiale, ce sont donc ces asteroïdes qui tournent en orbite autour de notre planète et qui peut-être percuteront un jour la Terre ou une autre planète. Il existe ainsi plus de 52 000 objets autour de la Terre.
2014-JO25 est-il dangereux?
Il va passer à 1,9 millions de kilomètres de la Terre, ce qui est petit à l'échelle du système solaire mais cela représente tout de même 5 fois la distance Terre-Lune. Il n'y a donc aucun danger. Ceci dit il y a déjà eu des collisions entre Terre et asteroïdes et elles ont fait de gros dégâts. Il y a 65 millions d'années, un asteroïdes s'est écrasé près du Mexique. Résultat : le climat a été bouleversé et les dinosaures ont disparu. Nous sommes donc peu de choses dans cet univers!
Pourquoi ce phénomène est intéressant à observer?
D'abord parce-que ça n'était pas arrivé depuis 400 ans et ne se reproduira pas avant quelques milliers d'années. Ensuite parce-que c'est une belle bête de 650 mètres qui vient s'approcher de nous. Les amateurs avertis peuvent le voir vers minuit ce mercredi soir avec un télescope d'une vingtaine de centimètres, près de la petite ourse et de la constellation du dragon.
Pour les scientifiques, c'est l'occasion d'observer la période de rotation de cet asteroïde, ainsi que les propriétés de sa surface pour en déduire sa composition.
Vidéo : le reportage d'Odile Debacker et Eric Foissac