Un modèle de bus datant de 1962, le Chausson, va être totalement réaménagé par une association partenaire de Tisséo. L'idée : le reconstruire comme il l'était à l'époque. Un projet à la fois minutieux et coûteux.
Un modèle de bus pas comme les autres est en train d'être remis à neuf par une association. Le Chausson, qui roulait sur les routes de Toulouse à la fin du 20e siècle, va connaître une restauration de A à Z. Un projet démarré en 2021, et qui devrait durer au moins trois ans.
Ce bus est symbolique. C'est le dernier modèle du Chausson qui existe aujourd'hui. Le précédent, avant que l'on découvre celui-ci, a été détruit lors de l'explosion de l'usine AZF.
Jérôme BonatoPrésident de l'ASPTUIT
"Ce bus est symbolique pour au moins deux raisons" indique Jérôme Bonato, président de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine des transports urbains et interurbains toulousains (ASPTUIT). "C'est le dernier modèle existant qui a circulé sur le réseau de bus de l'époque. Le précédent qui existait, avant que l'on ne retrouve celui-ci, a été détruit lors de l'explosion d'AZF" développe-t-il.
"On tient à garder une trace du Chausson"
Les bus de cette époque n'existent plus, ou alors sont en pièces détachées dans des casses. "On est tombé sur ce modèle que l'on restaure, il y a 15 ans" se rappelle Jérôme Bonato. "On a dû faire des pieds et des mains pour l'acheter à son propriétaire. On tenait à garder une trace du Chausson". D'autant que Toulouse était la deuxième ville qui en possédait le plus à l'époque, derrière Paris.
Cette volonté de perpétuer le souvenir et la transmission se retrouve dans le futur visuel du véhicule. "On veut le repeindre dans ses couleurs d'origine : vert et crème, comme le réseau des années 60-70" détaille le président de l'association. Mais avant ça, le travail de réhabilitation du bus est immense.
Début de l'ultime étape de restauration vers mars 2023
Il se découpe en trois étapes. La première a été de mettre le bus à nu, afin de pouvoir accéder aux parties intérieures, plus abîmées. Un travail long de 560 heures, qui a permis à la société Safra, basée à Albi, d'entamer la deuxième étape : un sablage, sous haute pression. Cela permet de nettoyer le bus en faisant disparaître la rouille présente, tout en détectant les parties qui doivent être enlevées.
L'étape 2 a nécessité 75.000€ afin de rémunérer le sous-traitant. Elle a démarré mi-novembre 2022, et s'achèvera en mars 2023. Après ça, place à l'ultime phase : la reconstruction, et la pose de la nouvelle peinture. "Il faut monter les fauteuils, réinstaller le réseau électrique, et lui rendre une identité visuelle" énumère Jérôme Bonato.
Des dons toujours possibles, déductibles des impôts
Cette dernière étape a, également, un coût. "Entre l'achat du matériel, la peinture et les imprévus, on a chiffré cela entre 20.000 et 25.000€" poursuit le président. Un prix conséquent, amorti par la participation de 20.000€ de l'entreprise Motul. Mais ce n'est pas encore suffisant : une cagnotte a été mise en ligne il y a quelques temps et est toujours ouverte. "Les dons sont déductibles des impôts" tient à préciser Jerôme Bonato.
Fin des travaux fin 2024, début 2025
"On a également signé une convention avec la Fondation du patrimoine, qui nous soutient dans le projet" ajoute-t-il. L'objectif final est que ce véhicule serve pour des expositions. "Au mieux, il pourra rouler un peu pour montrer son fonctionnement. Mais il ne roulera pas tous les jours, et encore moins sur le réseau actuel" prévient le président de l'association.
Les travaux de restauration devaient durer de 5 à 6 ans. Mais cela irait finalement plus vite que prévu : l'association table sur trois ans, et un retour à la vie du Chausson fin 2024, début 2025. "Mais on espère toujours plus tôt !" conclut Jérôme Bonato.