Tout en reconnaissant la souffrance de Jean-Baptiste Rambla liée au meurtre de sa soeur, maître Simon Cohen, avocat de la famille de Cintia Lunimbu, a pointé les zones d'ombre entretenues par l'accusé, ainsi que son indifférence.
D'emblée, maître Simon Cohen, dans la plaidoirie, fait le parallèle entre les deux meurtres de Jean-Baptiste Rambla : celui de Corinne Beidl, étranglée en 2004 à Marseille et celui de Cintia, battue et achevée à coups de cutter dont un lui tranche la carotide. Il y voit encore la décapitation par guillotine de Christian Ranucci, condamné en 1976 pour le meurtre de Marie-Dolorès Rambla, la soeur de l'accusée.
Mais cela n'explique ni n'excuse rien, dit-il. "Je ne pense pas que ça puisse être un alibi pour Jean-Baptiste Rambla. J'ai bien dit un alibi et non un principe philosophique".
Surtout, l'avocat de la famille de la victime ne comprend pas la colère de Jean-Baptiste Rambla. "Si par hasard, Christian Ranucci n'est pas coupable, pourquoi cette intolérance à la question ? Pourquoi ce serait vécu comme une agression ?"
Et d'évoquer Cintia, arrivée d'Angola à15 ans et dont la mère aujourd'hui n'est "même plus un bloc de souffrance mais un éparpillement de douleur. C'est pour ça qu'elle a dit "Tuez-moi, prenez la vie, prenez la mienne. C'est elle qui se sent coupable. Pourquoi avoir laissé partir Cintia à 18 ans ? Si elle était restée chez nous..."
Cintia est morte de haine, dit-il encore. Et aujourd'hui, Jean-Baptiste Rambla tue sa famille avec les mots qu'il n'a pas eu pour elle. Se tournant vers les parents de la victime, "votre fille est morte pour rien. C'est une méprise. Je pensais tuer le lion et j'ai tué le chat".
Je ne sais pas comment on fait pour vivre avec ça. Puisqu'on ne lui donne pas autre chose.
Quant au père de Cintia, "il attendait un regard avec un peu de compassion. Pas comme un homme regarde une victime mais comme un homme regarde un autre homme. Non, il ne l'aura pas. Ou il l'aura trop tard. Ou il sera de circonstance. Ou il sera au fond indifférent".
Maître Simon Cohen souligne la froideur de celui qui a nettoyé derrière lui, puis pris un billet de train pour rejoindre sa famille dans le Var. "Comme si de rien n'était..."
