Ils ne sont pas totalement satisfaits, mais c'est un bon début...Voilà comment résumer les réactions des magistrats toulousains après les annonces faites par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, jeudi 5 janvier. Ce plan d'action prévoit notamment le recrutement de 10.000 fonctionnaires de justice.
Ces annonces étaient très attendues. Ce jeudi 5 janvier, le garde des Sceaux a dévoilé son plan d'action pour faire face à une justice "trop lente" et "trop complexe" selon les conclusions du rapport issu des états généraux de la justice menés depuis fin 2021.
"Nous avons été entendus, mais cela ne sera pas suffisant..."
Au palais de justice de Toulouse, ils sont mobilisés depuis très longtemps et ils multiplient les actions pour dénoncer une justice au rabais. Alors à l'annonce d'un plan d'action pour la justice, c'est d'abord la satisfaction qui domine chez les professionnels, comme nous l'a précisé Christine Khaznadar, déléguée régionale de l'USM, l'union syndicale des magistrats, syndicat majoritaire en Occitanie et au niveau national.
C'est une petit satisfaction car, déjà, nous avons été entendus. Mais il va falloir beaucoup plus !
Christine Khaznadar, déléguée régionale USM, union syndicale des magistrats
Les magistrats comparent même la justice à l'hôpital, estimant que pendant des années les gouvernements ont laissé la justice se dégrader.
On arrive au bout du bout. Il va falloir beaucoup de temps.
Christine Khaznadar, déléguée régionale USM, union syndicale des magistrats
10 000 fonctionnaires de justice recrutés
Pour les magistrats qui dénoncent depuis des mois une perte de sens et d'énergie, la question des emplois est essentielle. Le plan annoncé prévoit le recrutement de 10.000 fonctionnaires de justice à l'échelle nationale dont 1500 magistrats et 1500 greffiers.
1500 magistrats, c'est bien. Mais il en faudrait 5000 ! Et il faudrait plus de 12 000 greffiers. On va dans le bon sens. Mais ça ne doit être qu'une étape.
Christine Khaznadar, déléguée régionale USM, union syndicale des magistrats
Sur Twitter, les magistrats dénonçaient encore récemment un manque de moyen récurrent.
Des durées de procédures réduites pour le civil
Les durées de procédures civiles pourraient être divisées par deux. Le garde des Sceaux a annoncé le lancement dans ce domaine d'une "politique de l'amiable". "Un véritable changement de logiciel" selon les termes du ministre qui sera lancé le 13 janvier. À Toulouse, les magistrats s'en félicitent.
Tout le monde souhaite que la justice aille vite. C'est indispensable. Nous sommes donc d'accord sur les objectifs. Il faudra que les moyens suivent...
Christine Khaznadar, déléguée régionale USM, union syndicale des magistrats
D'une façon générale, l'USM, l'union syndicale des magistrats, estime qu'il y a encore beaucoup à faire et que dans l'intérêt de tous, il faudra rester vigilant.