De nombreux enseignants qui ont fait grève contre la réforme des retraites constatent des retenues sur leur salaire de mars. Le syndicat enseignant Sud Education 31 demande à l’Académie de Toulouse l’arrêt immédiat des prélèvements et un reversement des montants amputés.
Pour les enseignants mobilisés contre la réforme des retraites, c’est la douche froide. Sur leur fiche de paie du mois de mars, certains ont jusqu’à 15 jours de salaires amputés pour jours de grève. Une situation qui, en pleine crise du Covid-19, provoque la colère et l’indignation du syndicat Sud Education 31. Dans un communiqué adressé à l'Académie de Toulouse, ce dernier demande "l’arrêt immédiat des prélèvements sur salaire des jours de grève et un reversement sur la paie du mois d’avril des montants amputés".
Durcissement du dispositif de retenue sur salaire pour jours de grève
Selon Sud Education 31, jusqu’à présent le suivi des absences et des retenues sur salaire pouvait-être modulable selon les académies. A Toulouse la règle était fixée à "pas plus de 4 jours".Depuis fin 2019, le syndicat dénonce un durcissement du dispositif avec l’emploi plus fréquent de l’arrêt d’Omont.
Par exemple, si un salarié était en grève le vendredi et le lundi, en appliquant l’arrêt d’Omont, alors les journées du samedi et dimanche lui sont aussi amputées. Total : 4 jours décomptés au lieu de deux.
Le Rectorat a utilisé dernièrement et de façon massive ce texte.
nous le déplorons, indique le syndicat.
Et modification du suivi des absences par le ministère
A cela s'ajoute un changement dans le suivi des absences des enseignants. Dans une note du 20 janvier dernier, le ministère de l’Education nationale a décidé de modifier l'application de son module de suivi des absences et de retenues de traitement (MOSART).Désormais, les enseignants qui ont fait grève contre la réforme des retraites se voient "ponctionner jusqu’au montant maximum de la quantité saisissable". Ainsi chaque jour de grève est amputé au salaire des enseignants, la règle du modulable des 4 jours fixée par l’Académie de Toulouse ne s’applique plus, les plafonds sont supprimés. Conséquence : des enseignants ont jusqu’à 15 jours de salaires amputés pour jours de grève sur leur fiche de paie du mois de mars.
Inadmissible pour le syndicat qui demande :
l’arrêt immédiat des ponctions sur salaire et un retour à un traitement à taux plein pour tous les personnels, titulaires ou précaires, dès le mois de mars en reversant sur la paie d'avril les montants amputés.
Un double langage dénoncé par Sud Education 31
Par ailleurs, le syndicat reproche à l’Etat d'utiliser un double langage: "d’un côté on nous remercie pour notre professionnalisme et notre engagement pendant cette crise de covid-19 et de l’autre on nous sanctionne financièrement".Un nouveau courrier de la même veine, signé cette fois-ci par l’intersyndicale, devrait être envoyé au rectorat d’ici quelques jours.
D'autres académies appliquent le même dispositif ce qui provoque la grogne des enseignants partout sur une bonne partie du territoire national.
A l'heure où nous publions cet article, le Rectorat ne nous a pas répondu.