Poubelles de Toulouse : le bras de fer continue entre les éboueurs et la Métropole

La réunion entre la Métropole et l’intersyndicale des éboueurs a tourné court ce vendredi 3 décembre. En préalable, la collectivité a fermement rappelé qu’elle était "prête à négocier", mais qu’elle ne reviendrait pas sur la fin du "fini-parti". Les syndicats ont alors quitté la séance.

La loi de transformation de la fonction publique oblige désormais les agents territoriaux à travailler 1607 heures et à effectuer 35 heures par semaine. Dans ce cadre Toulouse Métropole veut supprimer la pratique du "fini-parti" que les éboueurs, eux, veulent conserver. Le bras de fer se poursuit. L’intersyndicale a quitté ce vendredi 3 décembre au matin la table des négociations alors que la collectivité en préalable a réaffirmé qu’elle ne reviendrait pas sur sa position.

Pas de discussion possible

"La collectivité a souhaité mettre comme préalable à toute discussion que l’intersyndicale acte la fin du fini-parti. Les échanges ont duré quelques minutes sans qu’il n’y ait pu y avoir d’échanges sur le fond et l’intersyndicale a quitté la réunion", explique Nicolas Refutin, délégué FO chez Toulouse Métropole.

De son côté Vincent Terrail-Novès, le vice-président de Toulouse Métropole se dit abasourdi : "comment peut-on dire que l’on veut maintenir le fini-parti au vu et aux yeux de tout le monde, c’est-à-dire des services de l’Etat, alors que cette méthode est illégale?"

Des sociétés privées appelées en renfort pour ramasser les poubelles

Les éboueurs restent mobilisés pour le maintien du "fini-parti".  Et pour faire pression sur la collectivité tout en respectant la nouvelle organisation, certains ne finissent pas toutes les tournées. Une "grève de zèle" selon Toulouse Métropole qui a fait appel à une société privée pour ramasser les poubelles. 

"On fait cela car les agents ont pris la décision de ne pas finir leur tournée. Nous, pour le service public, effectivement on a compensé ce qu’ils ne faisaient pas en régie par du privé, ça dépend d’eux pas de nous, on est dans l’attente", précise Vincent Terrail-Novès.

"La Métropole ne reviendra pas sur le fini-parti"

"Si jamais il n’y a pas de discussions les choses seront votées en l’état comme elles étaient prévues au comité technique le 8 décembre prochain et elles seront entérinées. L’objet de la discussion c’était d’amender les propositions qui avaient été faites au comité technique reporté la semaine dernière. Les organisations syndicales refusent de participer aux négociations sous prétexte de maintenir le fini-parti. La Métropole ne reviendra pas sur le fini-parti, le président de la Métropole a été très clair là-dessus", rappelle fermement le vice- président de Toulouse Métropole.

La situation semble sans issue pour le délégué syndical FO, Nicolas Refutin, les autres sujets importants qui concernent les 600 fonctionnaires chargés du ramassage des déchets ne sont pas abordés. "La reconnaissance de la pénibilité du métier d’éboueur, la collectivité se dit prête à la reconnaitre que si l’on accepte la fin du fini-parti. On ne peut pas être conditionné à un accord, ce discours-là, c’est compliqué pour nous, on ne peut pas continuer le dialogue".

Le mouvement pourrait-il se durcir ?

Pourquoi pas, répond Nicolas Refutin. "Si on a une collectivité qui continue à mettre un préalable à toute discussion. Nos collègues sont motivés pour faire valoir leur droit, donc pour le moment on reste sur ce type de mouvement et selon la réunion de mercredi les agents décideront".

Pour le vice-président de Toulouse Métropole, les 1607 heures sont imposées par la loi. Les agents sont payés pour les heures qu’ils effectuent selon leur contrat. "L’application de cette nouvelle loi fait que tous les services vont devoir travailler plus sans être payés plus pour être conformes à la loi. Comment peut-on justifier aux yeux des autres agents de la Métropole qu’il y aurait tout d’un coup une exception pour les éboueurs?"

Le comité technique doit se dérouler le mercredi 8 décembre.

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