"Après 22H, demandez à descendre au plus près de chez vous". A partir d'aujourd'hui, toute personne se sentant en insécurité dans les bus toulousains pourra demander à descendre. Une mesurette pour lutter entre autres contre les agressions sexuelles.
Pour lutter contre le harcèlement, Tisséo expérimente à partir de ce jeudi soir 25 novembre une descente possible du bus pour les voyageurs entre 2 arrêts identifiés. Une annonce faite lors de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes. Une douzaine de villes ont expérimenté ce dispositif. Ce sera le cas dès ce soir 22H à Toulouse.
Un dispositif valable sur certaines lignes et après 22H
Suite au vote de la loi d'orientation des mobilités (LOM) en 2019, l'Etat a publié un décret pour faciliter la mobilité et permettre aux usagers des transports en commun de descendre entre 2 arrêts de bus en cas de danger immédiat ou pour se rapprocher de son lieu de résidence.
Lors d'une conférence de presse aujourd'hui, le président de "Tisséo Voyageurs" a précisé ce dispositif. Il sera opérationnel tous les soirs après 22H et jusqu'à la fin du service sur les lignes Linéo 1 (entre les Sept-Deniers et Salvador Dali/Fonsegrives Entiore) et Linéo 2 (Colomiers Lycée international et Arènes).
L'expérimentation prendra fin le 30 juin 2022 et n'est valable que pour descendre du bus et pas pour monter.
Une descente sous condition
L'opérateur toulousain étant garant de la sécurité des usagers, toute demande de descente hors arrêts prévus est à la discrétion du chauffeur. Il décidera donc de la faisabilité de la demande en fonction de l'itinéraire de la ligne, de la disposition du lieu d'arrêt (éclairage, visibilité, cheminement piéton adapté...) ou des dangers potentiels.
Ce dispositif de descente à la demande est proposé depuis plus de 30 ans sur certains réseaux de transports notamment américains. En France, Bordeaux, Brest et Nantes ont été les premières villes à le tester.
Retours d'expérience
Ce service est avant tout destiné aux femmes (comme c'est le cas par exemple à Amiens ou Strasbourg) mais il peut s'élargir aux personnes voyageant seules (Lyon, Pau, Poitiers...) ou à tous les usagers comme à Bordeaux, Brest ou Grenoble.
Dans plusieurs villes, l'exploitant du réseau de transports en commun a tout d'abord sensibilisé les chauffeurs puis défini à minima des critères pour satisfaire la demande et une reconnaissance des potentiels parcours avant la mise en service.
Les retours sont plutôt positifs, le dispositif correspond à des besoins réels et affecte peu la régularité de la ligne car il y a moins de voyageurs après 22H. Sur Lyon -une agglomération un peu plus grande que Toulouse- le réseau enregistre une dizaine de demande tous les soirs sauf les vendredis et samedis où ce service est beaucoup plus usité.