La pré-rentrée des professeurs dans une école de Toulouse après 55 jours de confinement

Ce lundi 11 mai, jour 1 du déconfinement, les professeurs de l'école Germaine Tillion de Toulouse ont fait leur pré-rentrée. Des enseignants partagés entre l'envie de reprendre et les risques sanitaires encourus. Même s'ils seront peu nombreux, l'accueil des élèves sera compliqué. 

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A l'école Germaine Tillion de Toulouse, 5 enseignants étaient présents ce lundi 11 mai pour effectuer la pré-rentré. Des professeurs qui se posent beaucoup de questions sur l'accueil des élèves dès demain, tout en respectant le protocole sanitaire envoyé par le gouvernement.

Derniers préparatifs


Dehors, il pleut des cordes dans la cours de récréation. A l'intérieur de l'école, les professeurs et les agents d'entretiens s'agitent. Tout doit être prêt pour accueillir les enfants. Demain, ils seront une vingtaine de grande section maternelle, CP et CM2. Les autres attendront encore. Les professeurs échangent, enlèvent des meubles, du matériel pour avoir plus d'espace et respecter les distances règlementaires. Ici, c'est une école récente et il restait des salles à l'étage. Une chance pour répartir les élèves.

Un peu plus loin, les agents d'entretien ne chôment pas. Il faut passer les lavabos, les poignées de portes, le mobilier, les tableaux "avec de l'eau de javel pour tuer les microbes" assure l'une de ces agents. Il y en aura 8, soit une de plus que d'habitude. Mais dès demain, les enseignants et les ATSEM devront aussi les aider à tout nettoyer après chaque passage des élèves. Soit une dizaine de fois par jour.
 

Des sens de circulation sont prévus, des marquages au sol avec du ruban adhésif. L'accueil des enfants sera échelonné : d'abord les maternelles dès 8H20 puis les CP, les CM2. La cour de récréation elle aussi aura des espaces dédiés avec des ateliers encadrés et pas tous les enfants en même temps. Les élèves ne pourront pas jouer ensemble.

De la bonne humeur chez les enseignants, des interrogations aussi

Après quasiment 2 mois de fermeture, pas facile de trouver ses marques quand beaucoup de choses doivent être changées. A l'école Germaine Tillion, la bonne humeur reste de mise pour les 5 enseignants et le psychologue présents. D'ailleurs certains font déjà classe, car l'établissement assure le service minimum d'accueil pour les enfants des personnes prioritaires comme les soignants. Pour cette école, c'est le premier jour où ils les reçoivent. 

Mettre ou pas son enfant à l'école, c'est à la discrétion des parents. "Chaque enseignant a envoyé un mail puis appelé les parents pour connaître leur décision d'envoyer ou pas leur enfant", assure Alexandra de Giusti la directrice. Les classes ont été modifiées pour respecter le protocole sanitaire. "Chaque enfant aura son espace et son matériel. On n'échange rien, on ne prête rien à son copain. Et chaque élève gardera la même place tous les jours." Une seule journée pour se préparer, il faut aller à l'essentiel et laisser des questions en suspens.
 

Des syndicats plus inquiets

Le Sniupp comme d'autres syndicats avait demandé une semaine de préparation afin que les enseignants puissent préparer au mieux cette nouvelle rentrée. Finalement, ils n'auront qu'un jour. Pour Alexia Seguin, co-secrétaire départementale du Snuipp 31 "Cette reprise est prématurée et impréparée. Une seule journée pour tout réorganiser, repenser un fonctionnement, adapapter les classes, c'est trop peu. On est obligé de faire dans l'urgence." Mais la syndicaliste reconnaît qu'il fallait rouvrir. "Il n'est pas question de laisser les enfants sans école, c'est la préoccupation majeure des enseignants. Mais nous sommes inquiets pour notre mission d'enseignant. Va-t-on pouvoir travailler dans de bonnes conditions et en toute sécurité sanitaire pour nous et les enfants? " Si ces conditions n'étaient pas respectées, s'il manquait des masques ou du gel hydroalcoolique, les professeurs pourraient alors faire jouer leur droit de retrait. Le Snuipp vient justement de recevoir un appel d'une école de Castanet Tolosan où il n'y en a pas. A quelques heures de la rentrée.

Du côté du rectorat, on se veut rassurant. Benoît Delaunay recteur de l'académie de Toulouse affirme que "Dans plus de 90% des communes où il y a une école, celle-ci sera ouverte". Une manière de voir les choses, de rassurer les enseignants et les parents. En espérant dans les prochains jours voir le nombre d'élèves augmenter. Mais pas trop pour respecter le protocole sanitaire.
 
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