Un rapport de la Fage, publié en janvier 2024, alerte sur l'insécurité financière des étudiants en France. Près de la moitié d'entre eux sont obligés de trouver un emploi afin de subvenir à leurs besoins pendant leurs études. 19% disent également sauter un repas régulièrement.
Un rapport de la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE) met à nouveau en lumière la précarité financière grandissante des étudiants en France.
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Selon cette enquête, la moitié d'entre eux sont contraints de trouver un emploi pour subvenir à leurs besoins pendant leurs études. Le rapport a également révélé que 19% des étudiants sautent régulièrement des repas, tandis que les conditions de vie dans les chambres universitaires sont souvent insalubres.
Travailler en plus de ses cours
"Là, c'est mon espace pour manger. J'ai ma kitchenette qui est juste là avec mon frigo, la table à manger, mon bureau. Et ici, c'est juste mon lit qui monte et qui descend." Anis, étudiant L3 STAPS à Toulouse (Haute-Garonne) vivant dans un espace de seulement 9 mètres carrés depuis trois ans, incarne ces difficultés. Malgré sa bourse, Anis travaille 15 heures par semaine pour couvrir une partie de ses dépenses mensuelles.
"J'étais directement amené dans une première partie à travailler dans des petites structures, dans des petits restos, un truc comme ça. Et au fur et à mesure de ma licence, je me suis formé, ce qui m'a permis de travailler dans un club de natation, là où je peux exercer quelque chose qui a un rapport un peu avec mes études." explique le jeune homme.
Ses revenus, composés de bourses et de salaires, s'élèvent à 550€, mais cela reste insuffisant pour faire face à des dépenses mensuelles d'environ 700€.
Anis jongle avec ses finances : "je suis en négatif, mais du coup, l'été, je ne rentre pas forcément chez mes parents. Et c'est là où je fais du temps complet. Par exemple, cet été, j'ai réussi à me faire à peu près 2000 euros, ce qui va compenser ce manque de 200 euros par mois tout au fur et à mesure de l'année."
Des épiceries solidaires comme alternatives
Le cas d'Anis n'est pas isolé. Selon les syndicats, près de la moitié des étudiants se trouvent dans une situation similaire, contraints de travailler pour assurer leur subsistance pendant leurs études.
Pour faire face à ces difficultés financières, certains étudiants, comme Jonas, étudiant en 1ere année LEA, ont recours à des solutions alternatives. Jonas fréquente une épicerie solidaire où les produits sont vendus à 10% du prix du marché. Chaque mercredi, il fait ses courses de la semaine, bénéficiant ainsi d'une réduction significative sur ses dépenses alimentaires.
"Sinon, tu vas dans les grands supermarchés, tu dois regarder tous les prix et tout ça pour acheter les trucs les moins chers, constate l'étudiant. Là, ici, tu peux venir et tu peux prendre plein de choses et tout ça, c'est bien."
Un coup de pouce financier pour compléter ses repas compléter ses repas pris au restaurant universitaire pendant la semaine où pour 1 euros, les étudiants boursiers peuvent bénéficier d'une entrée, d'un plat et d'un dessert. Une somme qui grimpe à 3,30 euros pour ceux qui ne le sont pas.
Des dispositifs d'aide insuffisants
"Au niveau rapport qualité-prix, quand même, il y a une bonne assiette. On en sort calé" assure une étudiante. "Même au niveau de la quantité c'est bien" renchérit son amie.
"Je n'ai pas la bourse. Donc les repas, ils sont à 3,30 euros pour les non-boursiers. Et en termes de qualité-prix..." souffle un autre pas convaincu par le dispositif.
Cependant, les difficultés persistent. Selon les associations étudiantes, 19% des étudiants ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins alimentaires de manière adéquate. Face à cette réalité, certains représentants prônent l'idée d'un repas à 1€ pour tous les étudiants. "Cette question étudiante, elle a toujours existé, mais c'est toujours important de pouvoir la mettre en lumière, affirme Rémi Blottin
Membre de l'association général étudiante de Midi -Pyrénées (AGEMP). Parce qu'aujourd'hui, on voit qu'il y a des choses qui sont faites, mais ces choses faites, elles ne sont pas suffisantes pour permettre aux étudiants de vivre dignement et de pouvoir simplement se consacrer à leurs études."
En février 2023, la proposition avait été rejetée d'une seule voix à l'Assemblée nationale.
(Avec Sarah Marty)