Ce lundi 9 novembre, le camion mobile de Toulouse a été déployé pour la première fois au centre hospitalier de Bayonne afin de renforcer les services d’urgences dans le cadre de l’épidémie de covid-19. L’unité est unique en Europe et sera opérationnelle dès demain, mardi.
Cette unité mobile est le premier prototype civil, initiée par le CHU de Toulouse. Au départ, Vincent Bounes, le chef du Samu 31, voulait construire un hôpital mobile pour répondre à des situations de catastrophes, dans le cadre du Centre de réponse à la catastrophe (CRC).
Aujourd'hui, lors de la démonstration, les brancards étaient disséminés tout autour du conteneur de six mètres de long. La structure en accordéon a été déployée sur une glissière au sol, une fois assemblée, en 45 minutes à peine, l’unité va pouvoir accueillir jusqu’à 18 patients dont huit en urgence absolue.
Une structure innovante unique en Europe
Le projet ne date pas d’hier, les services d’urgences toulousains travaillent sur le concept depuis plusieurs années. La structure en accordéon se déploie rapidement et en 45 minutes à peine l’unité est opérationnelle, pouvant accueillir jusqu’à 18 patients."On a commencé à réfléchir à créer un hôpital mobile après les attentats de Barcelone, en 2017. La plupart des hôpitaux de campagne sont des structures lourdes, déployables en 24-48 heures", explique Vincent Bounes, le chef du SAMU du 31.
L'avantage ici, c'est un hôpital entièrement autonome, avec tout le matériel médical, une salle de soins, des réserves de médicaments, d'oxygène, un réseau satellitaire.
La structure permet d'améliorer la gestion des flux de patients et d'augmenter, temporairement, la capacité d'accueil de patients Covid-19.
On est équipé de respirateurs permettant de prendre en charge des patients Covid plus, quel que soit l'état de gravité, avec un scope pour surveiller la fréquence cardiaque, la pression artérielle.
Une première : l’unité mobile déployée au centre hospitalier de Bayonne
L’unité n’était pas prévue pour le covid, explique Vincent Bounes, le chef du Samu 31."On avait initié ce projet là avant le Covid, forcément l'épidémie a accéléré les choses. Il est sorti des ateliers le 4 septembre. Cinq jours plus tard, il était réquisitionné par le préfet de Haute-Garonne pour servir d'unité mobile de dépistage", rajoute Frédéric Triber, chef d’entreprise à Cégélec, filiale de Vinci a qui le projet a été confié.
Il n'était pas prévu pour le Covid à la base. On va le déployer à Bayonne, où il y a beaucoup de patients, des difficultés au niveau des lits. Il sera opérationnel dès demain mardi
"L'hôpital de Bayonne a aussi été choisi car "nous sommes partenaires de ce projet européen, cela va nous permettre de le tester. C'est son premier déploiement de crise", a précisé à Bayonne Tarak Mokni, medecin responsable SAMU SMUR.
L’unité mobile polyvalente Europe Occitanie du Samu 31 est chargée sur son camion et va être déployée aujourd’hui à @CHCoteBasque
— CHU de Toulouse (@CHUdeToulouse) November 9, 2020
Cet hôpital mobile va renforcer les urgences en améliorant la séparation des patients COVID et non COVID @ARS_OC @ARS_NAquit @PrefetOccitanie pic.twitter.com/5hvVPHHAhN
Le département des Pyrénées-Atlantiques est la zone la plus impactée de Nouvelle-Aquitaine avec un taux d'incidence de 521,7 pour 100.000 habitants pour une moyenne de 291,4 dans la région. L'hôpital mobile pourra ensuite être utilisé dans le Sud-Ouest, les provinces frontalières espagnoles et la principauté d'Andorre.
Financement du prototype
L’unité polyvalente Europe Occitanie (UMPEO) est un prototype financé par le Fonds de Développement Régional ( FEDER) dans le cadre du programme entre la France et l’Espagne et présenté comme "unique en Europe".Le projet a été confié à l’entreprise Cegelec Défense, filiale de Vinci Energies, dont la structure mobile est principalement utilisée par l’armée française.