Prix des carburants : les ambulanciers libéraux bientôt obligés de “faire un choix” parmi les patients ?

La hausse brutale des prix des carburants a des répercussions sur de nombreuses professions. Les ambulanciers libéraux, qui viennent de traverser les vagues épidémiques de Covid-19, appréhendent cette nouvelle crise.

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Il y a 22 ans, j’ai choisi ce métier par vocation. Mais si je devais choisir d’exercer un métier aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je referai ce choix”. Après deux ans de pandémie de Covid-19, accablé par les charges “qui n’en finissent pas” et soumis à une nouvelle augmentation des prix des carburants, Vincent Stéphant dit craindre "pour l’avenir de son métier". Cet ambulancier libéral basé à Toulouse est affilié à la CNSA 31 (Haute-Garonne). Il n’a pas, dit-il, souvenir d’une pareille crise depuis qu’il a débuté il y a plus de deux décennies. 

“Nous ne pouvons plus faire face”

La hausse des prix des carburants figure en première position de la liste des difficultés dont il a de plus en plus de mal à faire abstraction lorsqu'il exerce son métier. “Nous ne percevons absolument aucune aide pour payer notre essence”, déclare l’ambulancier libéral qui assure payer “le gasoil exactement au même prix que n’importe quel autre automobiliste". Un prix qui varie entre 2 euros ou 2 euros 10 le litre. 

Si ça continue, on sera obligé de faire des choix au détriment des patients

Vincent Stéphant, ambulancier libéral à Toulouse

Celui qui effectue en moyenne sept transports de patients par jour reconnaît son inquiétude. Il explique ignorer jusqu’à quand il pourra assurer ces trajets essentiels pour la prise en charge de nombreux patients. “On va les récupérer chez eux à bord de VSL (véhicule sanitaire léger, ndlr) on les emmène chez le kiné, en dialyse, aux centres de convalescence. Nos frais sont pris en charge uniquement lorsque le patient est à bord du véhicule”, précise l’ambulancier. “Et peut-être qu’on va commencer à réfléchir à ne plus effectuer certains trajets. Parce que c’est trop loin, parce que nous ne pouvons plus faire face”. 

Des charges salariales toujours plus élevées

À la tête de plusieurs sociétés de transports sanitaires en ambulance, Vincent Stéphant doit aussi faire face aux charges salariales. “J’aimerais vraiment pouvoir oublier l’administratif et me concentrer sur l’essentiel. Mais c’est impossible. On pense tout le temps au prix du gasoil, à la paperasse. Parfois je n’en dors même plus la nuit… J’essaie de rester optimiste parce que j’adore mon métier, mais c’est très dur”, confie le Toulousain. 

De nombreux confrères se demandent s’ils vont continuer

Vincent Stéphant, ambulancier libéral à Toulouse

De nombreux confrères se demandent s’ils vont continuer. Faire ce métier est de plus en plus difficile”. Selon lui, il parvient à verser un salaire décent à la trentaine de salariés qu’il emploie au sein de ses structures. Même s’il déplore la dégradation d’un métier “d’utilité publique”, “pour l’instant on continue”, assure Vincent Stéphant. 

Entre 30 et 40% de frais supplémentaires chaque mois

Selon la Fédération nationale des techniciens urgentistes (FNTAU), qui compte une centaine d’adhérents dont deux en Occitanie, "les petites structures déjà fragiles et qui n’avaient pas les reins solides ont été particulièrement touchées par les effets de la crise sanitaire et elles vont l’être encore plus avec la hausse des prix des carburants”. Yannick Janerio, président de la FNTAU, assure que la hausse des prix des carburants représente “entre 30 et 40% de frais supplémentaires chaque mois” pour les ambulanciers libéraux.

En Haute-Garonne, Vincent Stéphant martèle que “de nombreuses petites sociétés ont déposé le bilan” à cause de la crise sanitaire.  “Peu importe les régions, les départements, le constat est le même à l’échelle nationale”, indique-t-on à la FNTAU. 

Pour tenter de pallier la crise sociale et économique accentuée par la hausse des carburants, les ambulanciers libéraux espèrent “un geste” de la part des pouvoirs publics.

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