Procès Merah : l'autre accusé, Fettah Malki, petit malfrat ou complice de terroriste ?

Ce lundi a été consacré à l'interrogatoire du deuxième accusé, qui a fourni des armes et un gilet pare-balles à Mohamed Merah. Un second accusé qui semblait jusqu'ici presque "absent" de son procès mais qui a dû faire face à ses mensonges et contradictions. 

Fettah Malki est dans le box des accusés à la cour d'assises spéciales de Paris qui juge les complices présumés de Mohamed Merah. Mais on ne parle (preque) que de l'autre accusé, le principal, Abdelkader Merah, frère du terroriste. 

"Commercial" du quartier des Izards

Pourtant, poursuivi pour avoir fourni armes et gilet pare-balles à Merah, Fettah Malki risque 20 ans de réclusion criminelle. Celui qui se présente depuis le début du procès comme un "commerçant du quartier des Izards", au sens où "tout le monde savait" qu'on pouvait trouver de tout auprès de lui, marchandise volée, voitures, armes, or, argent et stupéfiants.

Un petit commerce qui l'a mené à cotoyer la famille Merah, principalement Abdelkader. Et puis Mohamed Merah, à qui il a fourni une arme et un gilet pare-balles marqué police, qu'il a indiqué à la cour s'être fourni en l'achetant "à deux jeunes des Izards". 

Il dit ne pas avoir su pourquoi Merah voulait des armes

Fettah Malki, musulman non-pratiquant, se dit éloigné des choses religieuses. Quand on lui demande s'il savait pour quelle raison Mohamed Merah lui a acheté des armes et un gilet pare-balles il dit qu'il n'en savait rien. "Peut-être un braquage". Il condamne les actes de Mohamed Merah et se dit éloigné de toute idée terroriste. 

Si j'avais su ce que Mohamed Merah allait faire avec le pistolet Uzi, je ne lui aurais jamais donné"
 

Les armes enterrées "à la cuillère" sont ressorties rouillées

Lundi matin, son ex-compagne a raconté à la barre la rocambolesque histoire de ses armes que Fettah Malki lui dit d'enterrer dans son jardin, dans sa maison du Comminges. Elle a indiqué à la barre avoir creusé un trou d'une cinquantaine de centimètres de profondeur "à la cuillère" pour y enfouir l'arsenal. Plus tard, lorsque Merah vient voir les armes, il faut les déterrer mais les armes ont rouillé. La compagne de Fettah Malki achète alors un produit anti-rouille dans une droguerie et tente de nettoyer les armes dont le pistolet mitrailleur Uzi. 

Il y a aussi dans le dossier ce chèque de banque de 4500 euros remis à Merah mais encaissé par Malki en 2011. L'accusé parle d'une vente d'une voiture. Ce chèque aurait-il un lien avec la vente des armes ? "Monsieur le président, j'aurai encaissé le chèque en 2011 et donné les armes en 2012 ?"

Beaucoup de mensonges et 9 versions différentes

Ces armes, Merah les aurait donc récupérées aux Izards début mars 2012. Il n'aurait pas été inquiet de l'état de l'Uzi notamment. C'est cette arme que va utiliser dans un premier temps Mohamed Merah devant l'école juive le 19 mars et qui, en raison de son état, va s'enrailler. Il va alors utiliser une autre arme de poing pour achever ses victimes. 

Tout au long de cette journée, les avocats des parties civiles, le président et l'avocate générale n'ont cessé de confronter Fettah Malki à ses différentes versions au cours de l'instruction. Des mensonges qui affaiblissent sa volonté ce lundi de "dire enfin la vérité"
L'avocate générale a d'ailleurs fait remarquer que l'accusé en était à 9 versions différentes depuis l'instruction. 
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