Le procès en appel du frère de Mohamed Merah, Abdelkader, a débuté ce lundi après-midi par l'examen de personnalité du deuxième prévenu, Fettah Malki, dressant le portrait d'un "petit" délinquant du quartier des Izards à Toulouse
"Moi j'aurais voulu être footballeur, mais je n'ai pas eu la chance". Fettah Malki est debout dans le box des accusés. Peu assuré, il tente de répondre au mieux aux questions de la présidente Xavière Siméoni.
Chaque réponse est une pièce d'un puzzle qui dresse le portrait et raconte l'histoire de ce "petit" délinquant du quartier des Izards, à Toulouse, éduqué par sa mère et connaissant peu son père.
Né en Algérie, il arrive en France dans le courant des années 90. Le brevet est son seul diplôme. Le lycée marque le début de la consommation de cannabis et du deal, pour se faire un peu d'argent : "A 17 ans, j'ai tout commencé en même temps."
Au bout de trois ans, il gagne plus correctement sa vie grâce au trafic : "je m'achetais beaucoup d'habits des trucs que je ne pouvais pas avoir avant, du Lacoste, des Air Max."
Le jeune Toulousain essaie quand même de rentrer dans la légion, sans succès, puis d'enchaîner les formations. Là aussi, "il n'a pas eu de chance."
Il se recentre sur son quartier des Izards, à Toulouse. Enchaîne les petits boulots, notamment un job de pizzaiolo. En parallèle, il commence à acheter et à revendre. "Je vendais un peu de tout, une voiture, un ordinateur, explique-t-il à la présidente. Je les achetais. Si quelqu'un avait quelque chose à vendre j'achetais." Mais ils avaient quelle origine ces biens ?" s'étonne Xavière Siméoni. "Je ne sais pas, réplique-t-il. Qui va acheter une voiture volée ? Je ne suis pas un voleur. Je vis comme je peux."
Père d'une fille de 16 ans et d'une autre de 6 ans, de deux relations différentes.
Des sujets, des activités qui vous intéressent "Non pas du tout, Madame. À part le foot ou un peu le rugby."
"Je suis quelqu'un qui parle peu. Un peu taciturne. Je préfère me taire."
Croyance "je crois en Dieu, en quelqu'un de tout-puissant. Je suis un Arabe, je l'appelle Allah." Non je ne fréquentais pas la mosquée en France. Je n'ai pas de connaissance dans ce domaine-là". J'ai lu le Coran en prison pour "apprendre, savoir, comprendre."
Voyage : Allemagne, Hollande, Suisse, Tunisie, Maroc.
Je connaissais surtout Abdelkader Merah jusqu'en 2006 puis je ne l'ai plus vu. On jouait au foot. Il n'était pas associé à mes ventes. "Oui, on était très proche. On n'avait pas de relations avec Mohamed. Il était plus jeune que moi. C'était une connaissance pas un ami."
Une connaissance qui l'a mené devant la cour spéciale.