Fettah Malki comparait en appel aux côtés d’Abdelkader Merah devant la cour d’assises spéciale de Paris. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs à caractère terroriste. Ce mercredi il a demandé pardon aux familles des victimes.
Dans le quartier des Izards à Toulouse Fettah Malki faisait de l’argent avec tout ce qu’il pouvait sans jamais se poser la question dit-il de savoir d’où provenait la marchandise qu’on lui proposait.
Il achetait et revendait.
Le pistolet Uzi enterré dans le jardin
C’est ainsi qu’il achète un jour un gilet pare-balle volé dans un commissariat de police de Toulouse ainsi que deux armes et des cartouches. Un pistolet mitrailleur type micro Uzi et un pistolet Scorpio.Il demande à sa compagne qui habitait à L’isle en Dodon de cacher tout cela chez elle. Le gilet est caché sous un matelas, les armes sont enterrées dans le jardin.
Le gilet pare-balle vendu juste avant les attentats
Fettah Malki affirme avoir croisé Mohammed Merah par hasard au début de l’année 2012 « dans le quartier » . Il demande à Mohammed Merah de le ramener à L’isle en Dodon chez sa compagne. Mohammed Merah accepte mais réclame en échange selon Fettah Malki de lui acheter le gilet pare-balles.-« Vous ne lui avez pas demandé ce qu’il comptait en faire ? », demande la présidente de la cour d’assises.
-« Non, j’en savais rien, j’ai pas posé la question. » répond Fettah Malki.
"L’arme je ne lui ai pas vendu, je lui ai confié"
Ils se rendent à L’isle en dodon et Fettah Malki en profite, selon lui, pour lui demander des conseils afin de nettoyer la rouille sur le pistolet Uzi resté trop longtemps enterré.« Donc, il repart avec le gilet pare-balles et l’arme vous lui donnez plus tard ? » demande la présidente.
-« Oui (…) je ne lui ai pas vendue, je lui ai confiée, précise Fettah Malki, je lui dis de me la nettoyer et de la garder en attendant de trouver un endroit pour la mettre. »
Mohammed Merad a utilisé un pistolet mitrailleur type micro Uzi lors de l’attentat du 19 mars 2012 à l’école Ozar Hatorah faisant 4 morts dont 3 enfants. Tué lors de l’assaut du raid le 22 mars il portait le gilet pare-balles fourni par Fetta Malki.
-« L’aviez vous pensé capable de faire ça ? » demande la présidente.
Fettah Malki essuye quelques larmes, il a du mal à répondre et dit : « je l’ai toujours vu gentil avec moi, il était respectueux. Ca m’a induit en erreur. Je pensais pas qu’il pouvait être un assassin."
« je suis pas un saint mais je suis pas un assassin non plus ! »
Un peu plus tard, sollicité par son avocate pour qu’il s’explique un peu plus sur son sentiment concernant les crimes de Mohammed Merah. Il finit par trouver les mots et lâche quelques larmes.« je me sens coupable, je regrette mon geste (…) je suis pas un saint mais je suis pas un assassin non plus. Je comprends qu’on m’en veuille. Je ressens cette haine envers moi. On va dire t’as donné une arme, une arme c’est fait pour tuer, certes mais c’était quelqu’un de gentil, j’aurai pas pensé qu’il aurait pu faire ça.
Je voudrais dire aux familles, je m’en voudrais toute ma vie et je vivrai avec ça, c’est comme ça, je peux rien y faire. Je voudrais juste qu’elles me pardonnent. J’aurais jamais voulu leur faire du mal. »
En première instance Fettah Malki avait été condamné à 14 ans de réclusion criminelle.
Le verdict de ce procès en appel est attendu le 18 avril.