Une centaine de personnes s'est rassemblée ce lundi devant le collège Lamartine de Toulouse en soutien aux collégiennes victimes de viols collectifs. Une façon aussi de dénoncer l'inertie de la direction de l'établissement qui aurait tardé à signaler les faits.
En ce jour de rentrée scolaire, des enseignants, parents et élèves se sont rassemblés ce lundi devant le collège Lamartine quartier Saint-Cyprien à Toulouse. Ils comptaient ainsi apporter leur soutien à des collégiennes victimes de viols.
Selon Médiacités, 3 élèves auraient subi des viols.
A la date du 4 novembre, le parquet de Toulouse n'a reçu qu'une seule plainte. Un signalement avait été fait au procureur de la République en septembre par un personnel de l'établissement et concerne une élève.
Elle dit avoir subi des viols en réunion et des agressions sexuelles de la part d'autres élèves. Les faits se seraient produits en mars 2019 aux abords de l'établissement.
C'est un membre de l'équipe éducative du collège Lamartine qui aurait révélé les faits à la mère de la jeune fille juste avant les vacances de la Toussaint. Il aurait également informé le rectorat le 15 octobre dernier.
Trois suspects mis en examen et une information judiciaire ouverte
Une information judiciaire a été ouverte et trois suspects, âgés de 14 et 16 ans, ont été mis en examen. Mais même si la justice s'est saisie de ces faits graves, certaines organisations syndicales dénoncent le silence de la direction du collège. ''Depuis mars 2019, tout ou partie de la direction du collège et de la hiérarchie académique a eu connaissance de ces actes, sans jamais avoir pris aucune mesure de protection des victimes.'' estiment la CGT et Sud Education.
Le témoignage de la mère de la victime
Présente au rassemblement ce lundi matin devant le collège Lamartine, la mère de la victime a expliqué à nos confères de France Bleu Occitanie avoir été contactée par la direction de l'établissement il y a plusieurs mois mais sans que l'on ne lui dise rien de ce qui se passait et c'est seulement à la mi octobre qu'elle a su.
Il y a à peine 15 jours j'ai été contactée par une personne qui travaille au sein de l'établissement Lamartine et qui m'a dit : "j'en ai marre de porter ça sur la conscience, votre fille s'est faite violer".
"J'ai appris, continue la maman, que pendant plusieurs mois, depuis mars tout le personnel de l'établissement était au courant, que tous les élèves étaient au courant, il y avait des vidéos qui circulaient et tout le monde cachait tout, franchement, c'est horrible, c'est horrible."
Dans un communiqué de presse, le recteur de l’académie de Toulouse, Benoit Delaunay indique que "l'autorité académique travaille en étroite collaboration avec les services de police et de justice", dans la procédure judiciaire.
"De manière générale, poursuit le recteur, tous les faits d’une extrême gravité font l’objet de signalements à l’autorité judiciaire dans les plus brefs délais".
Il précise :
Pour ce qui concerne le collège Lamartine, tous ces impératifs déontologiques et juridiques ont été mis en oeuvre. Notre préoccupation quotidienne est bien de protéger tous les élèves, et en premier lieu les victimes.
Benoit Delaunay indique enfin qu'une cellule d’écoute et d’accompagnement a été mise en place afin de préserver un climat serein au sein du collège.