En 2023, le CNES lancera MicroCarb, le premier satellite capable de mesurer la concentration atmosphérique en CO2 sur l’ensemble du globe. Son instrument, un spectromètre à réseau est arrivé chez AirbusSpace à Toulouse pour démarrer des essais de vide thermique. Explications
Quels sont les principaux puits de carbone de notre planète : les océans ou les forêts tropicales ? Combien de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) sont émises par les villes, la végétation et les océans ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, on ne connaît pas aujourd'hui les quantités de CO2 absorbées ou émises dans certaines régions par manque de stations de mesures terrestres. Ni comment elles varient au fil des saisons.
Comprendre le réchauffement climatique
Ces informations sont pourtant cruciales pour comprendre les origines et les impacts du réchauffement climatique. Le CO2 est en effet le principal gaz à effet de serre produit par les activités humaines.
Pour pallier ce manque de données, la NASA a lancé en 2014 le satellite OCO-2. En 2023, le CNES prendra la relève avec le lancement de MicroCarb. Son instrument, un spectromètre à réseau, sera capable de mesurer la concentration atmosphérique en CO2 sur l’ensemble du globe avec une grande précision (de l'ordre de 1 ppm). Et c'est cet instrument essentiel qui est arrivé en septembre dans les salles blanches d'Airbus Defence and Space de Toulouse pour une phase de tests.
Tester les performances de l’instrument
MicroCarb a ainsi débuté des essais dits "de vide thermique". 40 jours pendant lesquels les performances de l’instrument seront testées dans différentes conditions avant sa livraison chez Thales Alenia Space.
Elodie Cansot, responsable instrument au CNES, explique :
Le premier objectif concerne la qualification du contrôle de température de l’instrument dans différentes conditions, opérationnelles ou non. Il s’agit en particulier de vérifier la performance thermique du système de refroidissement, le cryostat (système de refroidissement cryogénique passif), en atteignant une température de 150 Kelvin, c’est à dire -123,15° Celsius quel que soit l’environnement. Une fois la température atteinte sur le cryostat, la validation et la vérification des performances optiques de l’instrument MicroCarb pourront être effectuées.
Élodie Cansot, responsable de l'instrument MicroCarb au CNES
Le dernier objectif est de s’assurer du bon fonctionnement de l’instrument lors de scénarios représentatifs des conditions de vol. Pour cela, deux essais vont être menés. Le premier consiste à éclairer l’instrument par un signal ayant traversé une cellule à gaz contenant du CO2, le second est un essai de visée solaire où la lumière solaire sera apportée en entrée de l’instrument grâce à un ensemble de télescopes et de fibres optiques.
Une fois les essais de vide thermique terminés, les équipes passeront à la prochaine grande étape, la livraison de l’instrument à Thales Alenia Space UK situé à Harwell au Royaume-Uni.