Le rejet de la motion de censure trans-partisane ce lundi 20 mars à l'Assemblée Nationale n'a pas calmé la colère contre la réforme des retraites, ni dans la rue, ni dans l'hémicycle. Voici les premières réactions des députés de notre région.
La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit dans les villes au lendemain du rejet de la motion de censure trans-partisane à l'Assemblée Nationale. Les réactions de nos députés sont très contrastées.
Neuf voix
Le sort du gouvernement s'est joué à neuf voix seulement ce lundi 20 mars à l'Assemblée Nationale. La motion de censure trans-partisane déposée par le groupe centriste LIOT a recueilli 278 voix. Il en fallait 287 pour atteindre la majorité. Un résultat beaucoup plus serré que prévu. Pour les députés de la majorité, ce rejet entérine la réforme. Jean-René Cazeneuve, député Renaissance de la 1ère circonscription du Gers, dont la permanence a été prise pour cible par les manifestants ce lundi matin à Auch, en appelle au calme et demande le retour du débat.
Quelques heures plus tard, toujours sur Twitter, il n'a pas hésité à ironiser autour de ce rejet et en a profité pour envoyer une pique aux votants de la motion de censure : "La motion de censure n'a échoué "que de 9 voix". Je vois bien les mêmes nous dire, si elle était passée d'une voix, que la Première Ministre pouvait rester..."
Frondeurs républicains
Les élus Les Républicains auront joué les arbitres dans ce vote. Si leur Président Eric Ciotti avait affirmé qu'il ne fallait pas "rajouter du chaos au chaos", force est de constater que le message n'est pas passé pour tout le monde. 19 d'entre eux se sont prononcés pour la motion de censure. Et parmi eux, le député LR du Lot, Aurélien Pradié : "C'est un électrochoc et le seul perdant c'est la démocratie", a-t-il affirmé à l'issue du vote. "Si elle rentre dans la vie des français, cette réforme va empoisonner la cohésion de la nation. J'en appelle à un sursaut du président de la République".
La gauche vent debout
Pour les oppositions de gauche, "le combat continue". Les élus de la NUPES, qui en appellent à la poursuite de la mobilisation, rappellent que le texte de loi n'est pas encore promulgué. Des recours sont toujours possibles. Ils dénoncent une "démocratie expéditive".
Valérie Rabault, députée de la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne réclame dans un tweet un véritable vote de l'assemblée, en vertu de l'article 10 de la Constitution.
Selon les élus Insoumis, l'exécutif a utilisé une procédure législative qui ne serait pas adaptée à l'adoption d'une telle réforme. Le texte a en effet été inséré dans le projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale. Les membres de la NUPES ont donc saisi ce lundi le Conseil Constitutionnel.
Ils réclament un RIP (Referendum d'Initiative Partagé). Cette initiative est défendue par quelques 250 parlementaires, sénateurs et députés de gauche mais aussi du groupe LIOT (Libertés, Indépendants Outre-Mer et Territoires).
Le groupe LIOT satisfait
Le groupe LIOT, à l'origine de la motion de censure trans-partisane déposée contre le gouvernement, se dit satisfait, malgré le rejet de cette motion : "C'est un sérieux avertissement pour le gouvernement", a déclaré David Taupiac député LIOT de la première circonscription du Gers. "Le Président de la République doit prendre acte et son gouvernement doit démissionner. Il va falloir sortir de cette réforme et changer de méthode".
Le Président de la République, s'exprimera ce mercredi. Emmanuel Macron a annoncé ce mardi qu'il donnerait une interview à 13H aux chaines TF1 et France 2.