Après une mobilisation en hausse jeudi 23 mars, les étudiants devraient être encore plus nombreux dans la rue mardi contre la réforme des retraites. D'après une note des renseignement territoriaux, leur nombre pourrait tripler partout en France, Toulouse (Haute-Garonne) compris.
Peu présents au début du mouvement, les jeunes prennent de plus en plus de place dans l'opposition à la réforme des retraites.
D'après les syndicats, ils étaient 10.000 dans les rues de Toulouse le 23 mars dernier. Ils pourraient être bien plus nombreux, jusqu'à trois fois plus, mardi 28 mars. C'est ce que révèle une note des renseignements territoriaux, consultés par nos confrères du Parisien et de BFMTV.
"Ce qui est certain, c'est qu'on sera au moins aussi nombreux que le 23 mars", assure Jules Vasse, étudiant à Sciences Po Toulouse. Une assemblée générale inter-fac se tient lundi 27 mars au soir, pour préparer la mobilisation.
Le 49.3 comme déclencheur
Plusieurs facteurs expliquent cette mobilisation croissante des étudiants. "Beaucoup ont fini leurs partiels, explique Astrid Gonzalez, responsable des Jeunes Communistes à l'UT1 de Toulouse. Et l'utilisation du 49.3 a attisé la colère des jeunes."
Jules Vasse de poursuivre "Il y a aussi une re-politisation de la jeunesse. Chaque jour de grève on organise des ateliers pour parler de la réforme, du rapport au pouvoir, etc."
Les violences policières, un facteur clé.
L'utilisation de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre à Toulouse pour séparer le cortège jeudi 23 mars, à hauteur de la place Jeanne D'arc, a provoqué de nombreuses réactions chez les étudiants : "Certains ont peur de retourner dans la rue, mais d'autres se radicalisent", résume Astrid Gonzalez.
"Les violences policières suffisent à mobiliser les jeunes, insiste Jules Vasse. J'ai des amies qui n'ont jamais manifesté, elles ont vu ce qu'il s'est passé la dernière fois, ça les a motivé pour la prochaine journée de mobilisation. On ne veut pas se laisser intimider, on a pas peur."
D'ailleurs, les étudiants se préparent à toutes les éventualités : "S'il y a encore des lacrymo, on aura des masques, et du jus de citron autour des yeux pour limiter les effets du gaz", raconte Jules Vasse.
On connaît ceux qui risquent de se laisser emporter par l'adrénaline de la manifestation.
Astrid Gonzalezresponsable des Jeunes Communistes à l'UT1 Toulouse
Quant aux risques de débordements parmi les étudiants : "On fait beaucoup de prévention, détaille Astrid Gonzalez. On connaît ceux qui risquent de se laisser emporter par l'adrénaline de la manifestation, on les brief avant d'y aller pour leur rappeler ce qu'ils risquent en cas de casse par exemple."
"Nous on manifeste dans la plus stricte légalité, assure Jules Vasse. S'il y a des débordement, ce sera par des actes individuels."
A Toulouse le cortège s'élancera depuis Saint-Cyprien à 15h, mardi 28 mars.