Un Premier ministre toujours pas nommé et un gouvernement démissionnaire qui assure les affaires courantes à quelques jours de la rentrée scolaire. Le contexte n'aide pas vraiment à la sérénité avant le retour des élèves en classe. Ambiance.
À moins d'une semaine de la rentrée 2024, une responsable de la Fédération des parents d'élèves résume plutôt bien le ressenti de la communauté éducative et scolaire. "Il n'y a plus aujourd'hui de capitaine sur le bateau Éducation nationale. Je pense que pour donner un cap, il faut qu'il y ait ce capitaine qui montre où on va, qui rassure et qui réaffirme la politique qu'il veut construire pour l'école publique", nous déclare Béatriz Malleville.
Premier ministre et gouvernement démissionnaires depuis les élections législatives provoquent un sentiment d'inquiétude. Et la conférence de presse de rentrée scolaire, assurée par Nicole Belloubet, ce mardi 27 août 2024, n'a pas forcément apaisé les incertitudes.
Mise en place d'une réforme toujours critiquée
Les groupes de niveau en 6ᵉ et 5ᵉ au collège, mesure controversée du gouvernement démissionnaire, seront mis en place "avec souplesse et pragmatisme, a déclaré la ministre de l'Éducation nationale démissionnaire lors de la conférence de presse de rentrée scolaire. Aux établissements et aux équipes d'agir pour atteindre les objectifs de la réforme", a précisé Nicole Belloubet ce 27 août 2024.
Rentrée scolaire : "On ne peut pas se contenter d'une situation de statu quo", souligne la secrétaire générale du syndicat Snes-FSUhttps://t.co/seYzGgZ6Eq
— franceinfo (@franceinfo) August 27, 2024
Le flou, le statu--quo... Pas vraiment de quoi rassurer les opposants. "Elle semble porter une réforme, celle du choc des savoirs, dont les collègues ont quand même, très majoritairement, dit qu'ils n'en voulaient pas parce qu'ils ne souhaitaient pas trier les élèves", réagit le secrétaire académique du SNES-FSU à Toulouse. Et celui-ci de poursuivre, assez sèchement :
On a eu une conférence de presse un peu bizarre. Qui n'a pas beaucoup de sens pour nous. Et qui ne va pas aider les collègues à faire leur rentrée sur le terrain, ça, c'est une certitude.
Pierre Prieuré, secrétaire académique du SNES-FSU Toulouse
Préavis de grève le 10 septembre
Au collège Jean-Pierre Vernant, situé au centre-ville de Toulouse, l'ambiance se veut plus sereine au sein de l'équipe de direction. Ici, la préparation de la rentrée bat son plein avec le nettoyage des classes et le retour des enseignants pour préparer la journée du 2 septembre. "On appréhende plutôt bien cette rentrée. On est une équipe stable., une vie scolaire qui fonctionne bien, on a tous nos profs. Les emplois du temps sont faits", se félicite Franck Lemaire.
L'établissement accueille un public mixte, selon le directeur qui dit pouvoir compter sur une équipe enseignante stable, "qui a l'habitude de travailler ensemble sur des dispositifs permettant d'appréhender le mieux possible la grande difficulté scolaire." Un travail au long cours.
Dans l'académie de Toulouse, plus de 500.000 élèves sont attendus pour leur rentrée, le 2 septembre 2024. Un préavis de grève est annoncé, huit jours plus tard. Comment est-il accueilli ? "Les professionnels de l'Éducation nationale sont fatigués de pas être entendus", a répondu la coordinatrice de la FCPE Occitanie. Espérons que d'ici là, un nouveau Premier ministre aura été nommé et un gouvernement formé pour apaiser les inquiétudes.