Magali, employée municipale à la mairie de Fonsorbes s'est donnée la mort en août dernier. Ce lundi matin, amis, famille et collègues de la mère de famille se sont rassemblés en sa mémoire. Un moment d'autant plus douloureux que des soupçons de harcèlement au travail pèsent sur ce drame.
Des applaudissement nourris résonnent sous les fenêtres de la mairie de Fonsorbes. C'est là qu'environ 150 personnes se sont rassemblées, ce 14 novembre 2022, vêtues d'un tee-shirt sur lequel est inscrit " Je suis Magali".
Magali, c'était cette employée municipale "toujours gentille et souriante". Elle aurait eu 52 ans ce lundi 14 novembre mais s'est donnée la mort en août dernier.
"Il ne faut pas qu'il y ait d'autre Magali" s'insurge Christophe Marson, son ex-mari, avant de lancer la marche blanche en sa mémoire.
En tête du cortège, les proches de Magali sont tous en pleurs. Parmi eux, Corinne Galès, tient un portrait de la mère de famille disparue.
"J'ai tellement de peine. Depuis son départ je n'ai pas pu reprendre le chemin du travail. C'est trop dur. C'était ma collègue mais surtout mon amie. Je savais qu'elle allait mal à cause de son travail mais jamais je n'aurais pensé qu'elle passerait à l'acte", explique Corinne Galès, la voix étranglée par les sanglots.
Un suicide sur fond de harcèlement au travail
Magali était agent technique à la mairie de Fonsorbes. À plusieurs reprises elle avait signalé à sa hiérarchie être en souffrance au travail. Une version qu'elle avait également couchée sur le papier.
Après sa mort, sa famille a découvert un carnet où elle décrivait régulièrement des faits de harcèlement.
"Elle était sans arrêt la cible de remarques blessantes et humiliantes. Elle se donnait toujours à fond dans son travail. Mais malgré ça, on continuait à la rabaisser tous les jours. Elle était trop gentille pour se défendre", se souvient, très émue, Corrine Vasquez, une de ses amies et collègues de travail présente dans les rangs de la marche blanche.
En septembre dernier, les enfants et le frère de Magali ont donc déposé plainte contre X pour harcèlement et provocation au suicide. Depuis deux enquêtes sont en cours. Une administrative. L'autre judiciaire.
Il faudra plusieurs mois pour en connaître les conclusions. Mais une chose est sûre, la ville de Fonsorbes semble déjà meurtrie durablement par ce drame.
Sur le chemin de la marche blanche ce lundi matin, nombreux sont ceux qui avouent leur colère devant l'inaction de la mairie.
Ils n'ont rien fait et continuent de ne rien faire. Aucun élu de la majorité n'est présent ce matin à la marche blanche. Vous trouvez ça normal, vous ?
Une employée municipale anonyme
Depuis la mort de la quinquagénaire, 19 plaintes ont été déposées par des agents municipaux des services techniques pour des faits de souffrance au travail.
"On avait déjà signalé des malaises au travail avant la mort de Magali. On se culpabilise. On a sans doute pas assez tapé du poing sur la table", se désole Najib, un délégué syndical.
Si certains cadres ont d'ores et déjà été écartés de leurs fonctions, il faudra beaucoup de temps à la ville de Fonsorbes pour panser ses plaies.