La saison thermale reprend petit à petit dans les différents établissements d'Occitanie. Après deux années soumises à divers protocoles sanitaires lourds, les réservations repartent timidement à la hausse.
"Enfin une année normale". Un espoir partagé par de nombreux responsables d'établissements thermaux. Depuis deux ans, en Occitanie comme partout en France, les 27 établissements thermaux peinent à attirer les curistes, en raison de la pandémie de Covid-19.
Sur la France entière, la fréquentation a baissé de près de 42% en 2021 par rapport à 2019, année de référence. Selon le conseil national des établissements thermaux (CNETh), seulement 328.000 curistes ont suivi une cure thermale contre 580.000 avant la crise sanitaire.
Pour les établissements, cette nouvelle saison s'annonce "bien meilleure" que les deux précédentes. "Nous avons 350 réservations en plus, à la même date, par rapport à l'année dernière : ça redémarre progressivement", indique Laurence Dulac, directrice des thermes de Capvern-les-Bains, dans les Hautes-Pyrénées. L'établissement a connu une baisse de fréquentation de 60% en 2020. "La reprise est douce, ce n'est pas cette année qu'on retrouvera les chiffres d'avant-crise". La directrice se veut pourtant rassurante : le port du masque et le pass sanitaire (schéma vaccinal complet ou un test négatif de moins de 24h) restent obligatoires. "Notre clientèle est plutôt sénior, il est important de garder un protocole sanitaire strict", précise-t-elle.
Benoît Bayle, directeur général des thermes de Cauterets, est lui aussi positif même s'il avoue qu'il est devenu "impossible de prévoir le chiffre d'affaires de cette nouvelle saison".
"Les touristes sont de retour en Hautes-Pyrénées. Pour autant, notre portefeuille de réservations à cette date est en baisse de 30 voire 40% cette année par rapport à 2019"
Benoît Bayle, directeur des thermes de Cauterets
Un contexte économique inquiétant
Même constat pour Didier Banquet, directeur des thermes d'Aulus-les-Bains en Ariège : difficile de se projeter "surtout compte tenu de la situation économique actuelle". En faisant référence à la guerre en Ukraine et son impact sur les prix des carburants, le directeur de l'établissement craint de ne pas voir revenir ses clients, originaires du nord de la France. "Est-ce qu'avec le prix du litre d'essence, les curistes de Bretagne ou du Nord-Pas-de-Calais vont vouloir faire le déplacement ? Je n'en suis pas sûr", s'inquiète-t-il.
Didier Banquet reste malgré tout optimiste de voir son chiffre d'affaires augmenter en 2022 : cette année, Aulus-les-Bains fêtera ses 200 ans de thermalisme. De quoi attirer les curistes.