Au milieu d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dimanche, le président de la République a annoncé son objectif de développer un réseau de RER dans les dix principales agglomérations du pays. Réactions à Toulouse du président de la métropole et de l'association Rallumons l'étoile qui oeuvre dans ce sens depuis plusieurs années.

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Alors qu'il répondait aux questions des Français sur l’écologie, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dimanche 27 novembre, Emmanuel Macron a dévoilé son "ambition nationale" en matière de transports du quotidien, "dans dix grandes agglomérations, dix grandes métropoles." "Je veux développer un réseau de RER, de trains urbains, dans les dix principales villes françaises", a-t-il annoncé.

"Le RER, ce n’est pas que sur Paris", a affirmé le Président. "Dans les dix principales villes françaises où il y a thromboses, où il y a trop de circulation, où les déplacements sont compliqués, on doit se doter d’une vraie stratégie de transports urbains".

Pas de budget alloué

Le président de la République n'a pas cité les agglomérations concernées. Après Paris, les 10 premières agglomérations sont Marseille-Aix, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Toulon, Douai-Lens et Strasbourg. Emmanuel Macron n'a pas non plus chiffré les investissements nécessaires.

Paris compte cinq lignes de RER (réseau express régional), sur environ 600 km gérés par la RATP ou la SNCF. À Toulouse, l'association Rallumons l'étoile porte ce projet depuis 2018, mais il en est encore à ses prémisses faute d'accord entre l'État, la Région et Tisséo.

Pour des avancées concrètes

"On veut des avancées concrètes, réagit Benoît Lanusse, le président de l'association Rallumons l'étoile. Le RER toulousain ne doit pas être atteint par la maladie du grand projet avec des réalisations dans 10-15 ans".

On peut optimiser les infrastructures existantes jusqu'à 50 kilomètres autour de Toulouse, selon l'association. L'objectif est de faire circuler des trains sur les lignes existantes toutes les demi-heures, tous les jours de 5h à minuit, avec un ticket unique que l'usager pourrait utiliser aussi dans le métro ou le bus.

Tarification unique

"La gare de Colomiers est un bon exemple, poursuit Benoît Lanusse. Il existe depuis 40 ans des allers et retours entre Colomiers et Les Arènes. On pourrait avoir des trains cadencés toutes les demi-heures sans matériel supplémentaire, en faisant circuler ce qu'il y a déjà. On peut étendre une tarification unique (un seul ticket, pas de surcoût) jusqu'à Brax voire L'Isle-Jourdain. Et c'est le même chose pour toute l'étoile ferroviaire". 

L'association a d'ailleurs lancé une enquête auprès des usagers de la voiture et des transports en commun. Intitulée "Et si le RER changeait votre vie ?", elle a lieu jusqu'au 8 décembre. 

Le conseil de la métropole a voté il y a quelques semaines à l'unanimité un voeu pour l'avènement d'un RER à Toulouse. Pour son président, Jean-Luc Moudenc, l'agglo doit être aidée par l'État pour l'ensemble de ses projets de mobilité, et pas seulement celui-là.

Qui paye ?

"L'essentiel pour moi, c'est qu'on se mette autour de la table, qu'on dialogue et puis qu'on rentre dans le sujet, c'est-à-dire : combien ça coûte en investissement ? Combien ça coûte en fonctionnement ? Qui paye ? Combien de voyageurs vont l'utiliser ? Combien ça leur fait gagner de temps ? Quelle est l'empreinte carbone qui va être réduite grâce à ça ? On a besoin que ce dossier sorte des postures de principe politiques et qu'au lieu de dire "RER", "RER", "RER", on connaisse le contenu pour apprécier si c'est un investissement utile ou pas ou relativement utile".

Le maire de Toulouse estime que les projets de RER et de 3e ligne de métro, qu'il défend depuis 2014, sont complémentaires. "Cette 3e ligne de métro c'est une contribution à l'idée du développement du RER ou du moins du train dans l'agglomération. Pourquoi ? Parce que contrairement aux 1ère et 2ème lignes de métro, nous l'avons voulue beaucoup plus connectée au réseau ferroviaire. Il y aura pas moins de 5 stations qui seront des stations de jonction entre le métro et le réseau ferroviaire".

Désaturer le noeud ferroviaire

Il estime que la métropole favorise aussi le projet de RER en investissant dans les aménagements ferroviaires du nord de Toulouse (AFNT) pour désaturer le noeud ferroviaire de Toulouse. Ces travaux devraient selon Jean-Luc Moudenc permettre à la Région de créer de nouveaux trains de proximité.

Pour l'association Rallumons l'étoile, Toulouse gagnerait à suivre l'exemple de Strasbourg qui, comme Bordeaux, avance à pas cadencé sur le sujet...

Strasbourg comme exemple ?

"À Strasbourg, en 2023, la Région et la métropole se sont mises d'accord pour faire un "choc d'offres". Ils vont cadencer un maximum de lignes toutes les demi-heures de 5h à 22h, ça va représenter plus de 60% de trains en semaine, fois trois le samedi et fois deux le dimanche. Le surcoût qu'ils ont estimé est évalué à 14 millions d'euros par an. 7 millions pour la Région. 7 millions pour la métropole".

L'association estime qu'il est possible de faire la même chose sur l'étoile toulousaine dès 2024 si Région et métropole s'engagent financièrement, tout en s'appuyant sur l'existant. Si d'autres métropoles y parviennent, pourquoi pas Toulouse ? D'autant que le temps presse, la ville s'asphyxie et les embouteillages la gangrènent, sans parler évidemment de l'impact carbone du trafic. 

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