Personne ne peut dire ce qu'il va se passer dimanche 7 juillet après 20 heures si le Rassemblement national obtient une majorité relative ou absolue au second tour des législatives. Si les autorités, dans toutes les régions de France, redoutent des débordements, le CHU de Toulouse (Haute-Garonne) ne s'attend pas à une soirée particulière.
S'il n'y a pas eu de violences significatives après le 1er tour des législatives dimanche 30 juin, les autorités estiment que le risque de dédordements est plus élevé au soir du second tour, dimanche 7 juillet. Les préfets de région ont été appellés à la plus grande vigilance par le Ministre de l'Intèrieur, mais d'après nos informations, aucun dispositif particulier n'est mis en place dans les hôpitaux de Toulouse (Haute-Garonne).
Un dimanche ordinaire ?
Face à un risque de débordements, les forces de l'ordre seront sur le qui-vive dimanche 7 juillet. Mais pas les équipes soignantes des hôpitaux toulousains. En tout cas, pas plus que d'habitude.
Nous n'avons pas prévu de renforcer les équipes le soir du second tour. Nous n'avons pas de consigne de la Préfecture et nous n'anticipons pas une soirée particulière.
Vincent Bounes, Chef de service SAMU 31, vice-président région Occitanie (PS)
Si certains évoquaient le déclenchement d'un plan blanc, notamment à l'hôpital Rangueil, pour le professeur Vincent Bounes, il n'en est rien. Le plan blanc est un dispositif qui définit les modalités de gestion de crise d’un établissement de santé. Il permet de faire face à une augmentation significative de l'activité. Cette procédure n'a pas été mise en place pour la soirée de dimanche. Mais les équipes soignantes sont prêtes à toute éventualité, comme n'importe quel autre jour de l'année.
Tout est toujours possible, mais rien de spécifique n'est mis en place pour dimanche soir. Et certainement pas un plan blanc !
Vincent Bounes, chef de service SAMU 31, vice-président région Occitanie (PS)
Les services de police mobilisés dans les grandes villes
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, craint des "actions de déstabilisation ciblées", "dans un contexte marqué par plusieurs risques sécuritaires". Dans une circulaire, il appelle les préfets à la vigilance.
Dans cette circulaire de dix pages, le ministre liste les règles et recommandations permettant d'assurer "la sécurité d'ensemble du processus électoral". Cette circulaire énumère ainsi la sécurité des sites sensibles, la lutte contre les manipulations d'information, la sécurité des listes électorales et des procurations, celle des bulletins de vote ainsi que des bureaux de vote, mais aussi les cas de manifestations la veille et le jour du scrutin. Des manifestations qui pourraient dégénérer.
Quels types de débordements ?
La crainte de troubles n'est pas dénuée de tout fondement. Plusieurs notes de sécurité des services de renseignements évoqueraient des risques de violences et d’émeutes en marge de manifestations ce dimanche soir après les résultats des législatives.
D'un côté, des électeurs et militants de gauche qui pourraient se mobiliser en cas de victoire de l’extrême droite le 7 juillet. Depuis la dissolution, de nombreux rassemblements, à Toulouse et ailleurs sont organisés. A Toulouse, le collectif "Mirail en lutte" appelle à se rassembler tous les soirs. Des rassemblements systématiquement interdits par la Préfecture.
Voir cette publication sur Instagram
Plusieurs groupuscules d’ultradroite se seraient également signalés ces derniers jours et des incidents racistes ont été recensés. A Albi, à l'occasion de la fête de la musique, le 21 juin 2024, une dizaine de jeunes ont scandé "Ausländer raus !" (Dehors les étrangers) en plein centre-ville. Ce chant raciste, détourné de la chanson "L’Amour toujours" de Gigi D’Agostino, est devenu un slogan de l'extrême-droite. Les auteurs de cette "prestation" sont liés à des groupuscules identitaires locaux et des hooligans néonazis.
Le 12 juin dernier, quelques jours après le scrutin des européennes, plusieurs centaines de personnes étaient descendues dans la rue, à Toulouse, en Haute-Garonne, pour protester contre l'extrême droite. La préfecture avait interdit cette manifestation non déclarée. Ce soir là, après avoir sommé les derniers manifestants de se disperser, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, alors que des feux de poubelle avaient été allumés.